Apple pourrait emprunter en franc suisse

Mickaël Bazoge |

Le 15 janvier, la Banque Nationale Suisse (BNS) a abruptement décidé de supprimer le taux plancher appliqué à la devise du pays, qui depuis septembre 2011, fixait le taux de change à 1,20 franc suisse pour un euro. Cette décision a fait grimper en flèche le cours de la monnaie helvétique, qui a très rapidement atteint la parité avec la devise européenne. Les produits importés sont donc moins chers, même si certains distributeurs doivent encore ajuster leurs tarifs. C’est par exemple le cas d’Apple, qui continue de proposer son iMac 5K à 2 799 CHF, son prix d’avant la fin du plancher.

Le constructeur de Cupertino pourrait profiter de la situation pour émettre de nouvelles obligations afin de financer ses opérations de rachat d’actions, comme il le fait régulièrement (Apple a ainsi vendu pour 5 milliards de dollars d’obligations début février). Plutôt que de rapatrier une partie de sa montagne de cash détenue à l’étranger, un transfert sur lequel le fisc US prélèverait une taxe de 35%, Apple préfère s’endetter. Et au vu des taux obligataires pratiqués actuellement en Suisse par la BNS, la société aurait tort de se priver.

Avec l’aide de Goldman Sachs et de Crédit Suisse, Apple aurait ainsi l’intention d’émettre de la dette en franc suisse. La maturité de ces obligations serait de 10 à 15 ans, avec un rendement pour les investisseurs limité à 0,5%. Une affaire en or pour Apple, et une manière pour les investisseurs de placer leur argent dans une affaire qui leur apporterait un peu plus qu’en prêtant aux États (où les rendements peuvent parfois être négatifs). Pour info, les milliards levés en début de mois avaient une maturité sur 10 ans de 2,5%.

Plus largement, la fluctuation des devises face au dollar est un problème qui occupe les esprits des dirigeants d’Apple, notamment de son directeur financier Luca Maestri (lire : Les taux de change, facteur limitant le chiffre d’affaires d’Apple). La baisse de l’euro face à la devise US pourrait pousser Apple à revoir à la hausse le prix de ses produits en Europe (c’est déjà le cas sur l’App Store, même s’il s’agissait de refléter l’évolution de la TVA).

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