Carl Icahn achète 500 millions de dollars d’actions Apple de plus

Anthony Nelzin-Santos |

Les jours se suivent et se ressemblent pour Carl Icahn. Il annonçait hier avoir acheté 500 millions de dollars d’actions Apple et rappelait son mécontentement face à la stratégie financière de la société, il annonce aujourd’hui avoir acheté 500 millions de dollars d’actions Apple de plus et rappelle son mécontentement face à la stratégie financière de la société.

L’homme d’affaires américain porte ainsi son investissement dans la firme de Cupertino à 3,6 milliards de dollars. Un investissement qu’il compte faire fructifier : il estime que l’action Apple, actuellement valorisée à 556 $, vaudrait 840 $ si son ratio C/B était semblable à celui des 499 autres plus grandes sociétés américaines.

Le programme de rachat d’actions lancé par Apple augmentera mécaniquement le ratio C/B et le cours, mais pas suffisamment au goût d’Icahn. Alors que le conseil d’administration de la firme de Cupertino s’oppose à sa requête d’augmenter sensiblement la portée de ce programme, l’homme d’affaires tape à nouveau du poing sur la table :

La société recommande de voter contre notre proposition pour diverses raisons. [Apple croit] qu’à cause du "paysage concurrentiel dynamique" et du "rythme rapide d’innovation, requérant des investissements sans précédent et un accès direct et flexible à des ressources financières", elle ne dispose actuellement pas de suffisamment de liquidités pour augmenter la portée de son programme de rachat d’actions. En supposant que telle est sa raison, nous estimons que sa position est trop conservatrice (au point d’être irrationnelle) — surtout si l’on prend en considération le fait que la société comptait 130 milliards de dollars de trésorerie au 28 septembre 2013 et qu’elle devrait engranger 40 milliards de dollars de bénéfices l’an prochain. […] De notre point de vue, Apple est sans doute l’entreprise la plus surcapitalisée de l’histoire.

Le mois prochain, les actionnaires réunis en assemblée générale choisiront le gagnant de ce bras de fer. Quand bien même le conseil d’administration subirait un camouflet qu’il pourrait tout de même s’opposer en dernier recours : la requête d’Icahn ne possède aucun caractère directif.

Mais l’homme d’affaires pourrait alors se poser en victime et démarrer un long travail de sape du leadership des dirigeants de la société, tout en renforçant sa position financière — jusqu’à finalement exiger un siège au conseil d’administration. Une stratégie qu’il a peaufinée au fil des années, sur laquelle il a construit sa fortune et sa réputation de fossoyeur.

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