Les avancées d’Apple saluées par Walt Mossberg

Anthony Nelzin-Santos |

Après 43 ans de bons et loyaux services, Walt Mossberg quitte le Wall Street Journal. L’occasion de revenir sur la douzaine de produits qui ont marqué l’informatique pendant les 22 ans que le journaliste a tenu sa chronique « high-tech » hebdomadaire.

Walt Mossberg et Steve Jobs. Image AllThingsD.

« Certains se plaindront qu’Apple est surreprésentée », écrit l’un des rares journalistes qui pouvaient avoir Steve Jobs au téléphone, avant de rebondir : « Apple a innové et inspiré plus qu’aucune autre société » ce dernier quart de siècle. Sans surprise, l’iPod, l’iPhone et l’iPad figurent dans cette liste : leur importance — qui dépasse le cadre de la seule industrie informatique — n’est plus à démontrer. Android, le système qui meut leurs principaux concurrents, figure aussi dans cette sélection.

Tout comme le Newton : cet appareil en avance sur son temps a été tout autant un échec technique qu’un échec commercial, mais il a contribué à la création de l’architecture ARM et du concept d’assistant personnel (lire : Le Newton a vingt ans). Architecture ARM qui est aujourd’hui au cœur des iPod, iPhone et iPad ; concept d’assistant personnel qui a trouvé sa meilleure incarnation dans le PalmPilot que Mossberg cite aussi (lire Palm est mort, vive HP).

On y trouve aussi et enfin le MacBook Air, « le meilleur ordinateur portable jamais conçu ». Ce n’est pas seulement le précurseur des ultrabooks ou l’un des premiers ordinateurs équipés d’un SSD, comme le dit à juste titre Mossberg. C’est aussi la machine pour laquelle Apple a mis au point la construction monocorps depuis adoptée par l’ensemble de ses concurrents, et la machine pour laquelle Intel a mis au point ses puces x86 les plus économes, un travail qui a servi l’ensemble de l’industrie.

Avec sa rubrique « Personal Technology », Mossberg a été témoin de l’émergence d’internet : le navigateur Netscape, Windows 95 et son Internet Explorer, le moteur de recherche Google et les réseaux sociaux Facebook et Twitter sont autant de jalons de sa sélection et de sa carrière. Autrefois « faiseur de rois », Mossberg représente aujourd’hui la vieille garde, tout comme David Pogue qui a récemment quitté le New York Times.

Ces deux anciens de la presse « high-tech » ont d’ores et déjà été remplacés par des journalistes plus jeunes, au salaire moins élevé et à la personnalité moins affirmée. Des journalistes qui ne voient pas la firme de Cupertino comme une petite société revenue d’entre les morts avec des produits révolutionnaires, mais plutôt comme une multinationale ronronnante multipliant les faux pas.

Certes, Mossberg ne prend pas sa retraite : il fondera prochainement un nouveau titre à l’aide de sa comparse Kara Swisher. Mais Apple perd tout de même un porte-voix d’importance — le Wall Street Journal est le quotidien le plus lu des États-Unis — à un moment où elle peine à adapter sa communication à son nouveau statut (lire : Le problème de la communication d'Apple).

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