L'affaire pour entente illicite sur le débauchage continue

Florian Innocente |
Apple et d'autres grandes sociétés de la Silicon Valley ne vont peut-être pas échapper à un procès pour entente illicite autour d'une interdiction de débaucher leurs salariés respectifs. Cette affaire qui remonte à 2010 a été initiée par des ingénieurs qui estiment avoir vu leurs possibilités d'évolutions de carrières freinées ou bloquées du fait d'un accord secret entre leurs dirigeants respectifs.



Sont concernés aussi Adobe, LucasFilms, Pixar, Intuit, Google et Intel. La justice a saisi des emails échangés entre Steve Jobs, Bruce Chizen (PDG d'Adobe à l'époque) ou encore Eric Schmidt. Jobs avait par exemple demandé à Schmidt que ces débauchages cessent. Le responsable des ressources humaines de Google présenta ses excuses à Jobs par l'entremise de Schmidt, et assura que l'ingénieur de Google qui avait fait venir un employé d'Apple serait licencié.

Les courriers montraient clairement que chacun attendait de l'autre que ses ressources humaines ou ses employés n'essaient pas de débaucher des salariés d'en face. Même les candidatures spontanées étaient soumises à ce veto, et l'employeur était averti de la démarche de son salarié (lire aussi Suites de l'affaire sur l'entente illicite sur le débauchage).

Reuters rend compte d'une décision de la juge Lucy Koh de rejeter la demande de ces sociétés de classer l'affaire. Sans reconnaître leurs torts, ces entreprises avaient accepté de mettre un terme à ces pratiques. Un procès devrait se tenir en juin 2013, avec cinq ingénieurs sur le banc des plaignants.

La juge Lucy Koh s'occupe déjà d'un copieux dossier avec Apple, celui qui oppose la société à Samsung. C'est aussi ce magistrat qui a cette semaine invité les PDG des deux géants à s'asseoir autour d'une table (lire Apple/Samsung : les PDG vont tenter de trouver une issue).

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