Astuce : installer Qgis sur Mac OS X

Nicolas Furno |
Dans l'univers des systèmes d'information géographique (SIG), Windows a longtemps dominé. Même si aujourd'hui encore les principaux SIG ne sont proposés que sur le système de Microsoft, les SIG libres de droits commencent à prendre de l'importance et constituent aujourd'hui une offre solide. Leur avantage est d'être le plus souvent multi-plateforme et donc d'être compatible sur Mac OS X.

Parmi l'offre en logiciels de SIG disponibles sur Mac OS X, nous évoquerons ici Qgis qui est sans doute le plus simple d'accès, à défaut d'être le plus complet. Disponible sur Mac OS X autant que pour Windows et Linux, il a en outre l'avantage d'être bien intégré au système d'Apple et d'être traduit en majeure partie en français.



Qgis 1.6 au travail. Trois thèmes d'icônes sont proposés et on peut en supprimer certaines (ou en ajouter).


Comme tout logiciel libre, Qgis peut être compilé à partir des sources proposées sur le site du projet. Cette méthode est plus souple, mais elle est aussi complexe puisque le logiciel nécessite l'installation préalable de nombreux frameworks. KyngChaos propose depuis plusieurs années des versions déjà compilées de Qgis qui fonctionnent très bien et simplifient fortement l'installation. Nous suivrons donc cette méthode pour installer le logiciel.



L'installation de Qgis se fait en trois étapes successives. Pour les deux premiers, un installeur est fourni par le site et il suffit de se laisser guider par l'utilitaire d'installation. Qgis s'installe comme tout logiciel Mac OS X, en glissant simplement l'icône du logiciel dans le dossier "Applications". Qgis pourra ensuite être mis à jour en téléchargement simplement la nouvelle version sur le site de KyngChaos et en remplaçant le fichier dans le dossier Applications de votre Mac.


  1. Installation du framework GDAL (70 Mo) : GDAL est en fait un regroupement de frameworks utilisés par Qgis (liste complète). On trouvera notamment SQLite (base de données), PROJ (librairie de projections), GEOS (moteur d'affichage et de gestion des géométries).

    Attention : si vous comptez utiliser GRASS en plus de Qgis, téléchargez la version 1.7 de GDAL.

  2. Installation du framework GSL (4 Mo) : la GNU Scientific Library rassemble de nombreuses routines scientifiques qui seront utilisées par Qgis.

  3. Installation de Qgis : après l'installation des dépendances, vous pouvez passer à l'installation du logiciel proprement dite. Plusieurs versions sont disponibles, veillez à télécharger celle qui correspond à votre Mac : Snow Leopard (71,3 Mo) | Leopard Intel (41,3 Mo) | Leopard PPC (39,3 Mo).
    Le site propose aussi des versions de développement qui sont en général assez stables, mais qu'il ne vaut mieux pas utiliser en production.



Une fois ces installations effectuées, Qgis est utilisable sur votre Mac. Par défaut, les fichiers SIG pris en charge par le logiciel seront associés à Qgis : un double-clic sur un fichier SHP l'ouvrira ainsi directement dans le SIG. L'intégration à Mac OS X est plutôt bien faite, on pourra par exemple glisser un fichier directement dans la table des matières à gauche pour l'ajouter à la carte en cours.



Une fonction du Finder de Mac OS X n'est pas prise en charge par défaut par Qgis : la prévisualisation des fichiers SIG avec coup d'œil. Il existe cependant un module capable d'ajouter à coup d'œil la prise en charge de quelques fichiers SIG vectoriels (SHP, eOO et ADF) et raster : GISLook (204 Ko). Ce module s'installera de lui-même dans le Finder et permet de prévisualiser les fichiers sans les ouvrir.



Il n'y a par contre pas de moyen de prévisualiser les projets Qgis (fichiers en .QGS). Le plus efficace pour pallier cette absence est de sauvegarder une image (menu "Fichier" > "Sauvegarder comme image…") au même endroit que le projet proprement dit.

Pour aller plus loin…

Cette installation de base peut être complétée par la suite en fonction des besoins. Rappelons d'abord que Qgis peut être complété par des extensions en python et la version Mac y a droit comme toutes les autres. On accède aux extensions via l'installeur d'extensions accessible via le menu "Extension". Ce gestionnaire centralise les extensions à la manière des App Store et il gère aussi leurs mises à jour.



On pourra ensuite accéder à ces nouvelles fonctions soit dans un menu dédié, soit via la barre d'outils "Extensions" (clic droit sur les barres d'outils).

Qgis peut aussi utiliser les outils de GRASS, un autre SIG libre historique qui contient des fonctions supplémentaires. Pour cela, GRASS doit être installé sur la machine, ce qui peut se faire grâce aux versions compilées de KyngChaos. Attention, deux frameworks supplémentaires sont nécessaires : FreeType (1,8 Mo) et cairo (6,5 Mo) à installer dans cet ordre. Autre point important, Qgis 1.6 nécessite GRASS 6.4.0 et Qgis 1.7 a besoin de GRAS 6.4.1 : téléchargez les bonnes versions en fonction de vos besoins.



Qgis ne gère pas de bases de données, mais il s'intègre très bien au SGBD PostgreSQL secondé par l'extension PostGIS. Leur installation est très simple si l'on utilise les versions de KyngChaos : vous devrez installer PostgreSQL, puis PostGIS sur votre Mac. On ne détaillera pas ici la mise en place d'une base de données avec ce SGBD, mais une fois la base en place, Qgis gère sans problème particulier les données que l'on pourra intégrer à un projet via la commande "Ajouter une couche PostGIS".



Les utilisateurs plus avancés peuvent enfin installer R pour les statistiques : les fichiers à installer se trouvent sur le site officiel du projet (46 Mo). Le plus simple sera d'installer dans un premier temps GRASS qui sait gérer R, mais vous pouvez également l'utiliser directement dans Qgis. Il faudra alors installer rPy2 (R en python) qui n'est malheureusement pas compilé par KynChaos : il faudra donc le compiler à la main, à moins de passer par MacPorts ou Fink. Dans Qgis, l'extension manageR offre alors une interface graphique aux outils statistiques proposés par R.



Le mot de la fin

Qgis est un outil très puissant, mais qui n'est pas toujours simple à configurer ou utiliser. S'il s'avère fonctionnel sur Mac OS X et si les développeurs font indéniablement des efforts pour l'intégrer à la plateforme d'Apple, l'aspect multi-plateforme se ressent.

Si vous cherchez un SIG développé en Cocoa et plus en accord avec les technologies d'Apple, Cartographica [1.2.244 Mo – US – Mac OS 10.6 – 495 $ (360 €)] est une bonne alternative (lire : Un SIG pour Mac en développement).
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