Aperçu des nouveautés de FileMaker Pro 13

Anthony Nelzin-Santos |

FileMaker enchaîne les mises à jour de son gestionnaire de bases de données avec une régularité métronomique : un an et demi après FileMaker Pro 12, voici FileMaker Pro 13. Avec cette nouvelle version, la filiale d’Apple ne s’est pas contentée de peaufiner les fonctions existantes, même si elle l’a aussi fait. Elle a surtout totalement changé de modèle économique, à la faveur de son arrivée sur une nouvelle plateforme — le web.

Une carrosserie plus stylée et un moteur plus performant

FileMaker Pro 12 avait inauguré un nouveau format de fichier (.fmp12), un champ conteneur de fichiers multimédia et de nouveaux modèles. Sans surprise, FileMaker Pro 13 consolide ces acquis et les étend.

Résolument « professionnel », FileMaker Pro 13 ne peut combler le vide laissé par la disparition de Bento, le gestionnaire de base de données « grand public » de FileMaker. Il en récupère toutefois des idées, notamment dans la création de thèmes : au-delà des onze nouvelles « solutions de départ », il sera plus facile de créer de nouveaux thèmes grâce au glisser-déposer et au sélecteur de champs.

Version après version, FileMaker Pro ressemble de moins en moins à un gestionnaire de bases de données et de plus en plus à un outil de création de solutions métier.

FileMaker Pro 12 avait inauguré un inspecteur en forme d’inspecteur graphique de feuilles de style, une solution redoutablement efficace encore améliorée avec l’apparition de styles. Chaque objet peut désormais être défini par un style, qui peut être modifié de manière globale — de la même manière que l’on définit des styles de texte dans Word ou Pages, par exemple.

Chacun de ces styles contient jusqu’à 283 paramètres (dont un nouveau, les images d’arrière-plan) dans chaque état d’un objet (normal, survolé, appuyé). Autant dire que les possibilités sont, en pratique, infinies. D’autant que l’on peut conditionner l’affichage de certains champs à des actions prédéfinies, de quoi introduire un peu de dynamisme et faire en sorte qu’une base FileMaker ressemble moins à un long formulaire qu’à une application métier.

FileMaker Go, le compagnon mobile de FileMaker, reçoit quant à lui une nouvelle interface adaptée à iOS 7. Les gestes sont mieux pris en charge, la rotation de l’écran peut déclencher l’exécution de scripts, et sept claviers sont disponibles selon le type de champ (un clavier adapté pour taper des chiffres, un autre pour entrer des adresses e-mail…). FileMaker Go peut scanner des codes-barre et codes QR : plus besoin d’une douchette pour entrer des données ou interroger la base en scannant un produit.

Les deux bases précédentes, dans FileMaker Go 13.

À ces changements en surface répondent des changements en profondeur : FileMaker Advanced adopte ainsi le chiffrement AES 256. On peut désormais stocker des images sous la forme d’une chaîne base64 et l’interface d’une base peut s’adapter à la longueur des différentes localisations (interface responsive) — mais la fonction la plus pratique, notamment pour les usages mobiles, est sans doute la possibilité d’exécuter des scripts côté serveur.

Aucun de ces changements n’est néanmoins aussi important que celui qui les englobe et « fait » FileMaker Pro 13.

Le web, quatrième plateforme de FileMaker Pro

FileMaker est né sur Macintosh au milieu des années 1980, comme portage d’un logiciel MS-DOS réalisé par Nashoba Systems. Acheté par Claris en 1988, il a débarqué sur Windows quatre ans plus tard, avant d’arriver plus récemment sur iOS. Après le Mac, le PC et iOS, donc, FileMaker s’attaque aujourd’hui à une quatrième plateforme : le web.

Bien sûr, FileMaker Pro permettait déjà de publier sur le web, mais cette nouvelle version va plus loin : le Web Direct de FileMaker Pro 13 permet de travailler sur une base FileMaker dans un navigateur web. Il ne s’agit pas (encore ?) d’un client web complet, mais cette fonction permet (enfin !) de consulter et d’ajouter des données dans une base FileMaker sans FileMaker Pro.

Web Direct se limite pour le moment aux navigateurs de bureau, mais FileMaker promet qu’il sera compatible avec les navigateurs mobiles « bientôt ». On pourra alors, pour la première fois, entrer des données dans une base FileMaker Pro depuis un appareil Android ou Windows Phone, par exemple. Les administrateurs FileMaker Pro remarqueront par ailleurs que l’interface de gestion du serveur n’est plus en Java, mais en HTML5.

Web Direct n’est pas tout à fait indépendant de FileMaker Pro, puisqu’il faut tout de même un FileMaker Server pour rendre les pages. Un nouveau fonctionnement qui justifie un nouveau modèle économique : une licence de FileMaker Pro vaut toujours 349 € HT (ou 209 € HT dans le cadre d’une mise à jour), mais par ailleurs et comme d’autres avant elle, FileMaker se rapproche du modèle SAAS en proposant une tarification mensuelle.

Le même FileMaker Pro peut être « loué » 9,50 € HT par mois, tandis que FileMaker Advanced est proposé à 14 € HT par mois et FileMaker Server à 29 € HT par mois dans le cadre d’un contrat annuel de licences en volume réglé annuellement — FileMaker Server Advanced disparaît. Pour connecter un client FileMaker Go à un serveur FileMaker ou utiliser Web Direct, il faut par ailleurs acheter des blocs d'accès concurrents, par tranche de cinq utilisateurs pour 25 € HT par mois. Pour les organisations nécessitant plus de 50 connexions simultanées, FileMaker propose par ailleurs une licence illimitée de FileMaker Server.

Ce changement n’ira assurément pas de soi, surtout quand la maison-mère, Apple, a dans le même temps cassé le prix de ses logiciels et simplifié leur mode de distribution. Ce mode de tarification peut néanmoins mieux répondre aux impératifs comptables de certaines sociétés. Et FileMaker est convaincue qu’il sera moins coûteux et plus pratique pour nombre de ses clients.

Des informations supplémentaires et des vidéos sont rassemblées dans un centre de ressources pour FileMaker Pro 13. Une version démo est disponible, valable 30 jours.

Note

Les plus :

  • Création des thèmes facilitée
  • Scan code-barre dans FileMaker Go
  • Sécurité améliorée
  • Avancée, quoique timide, vers un client web

Les moins :

  • Nouveau système de tarification basée sur les accès concurrents un peu complexe…
  • …et potentiellement plus cher qu'une licence traditionnelle selon vos besoins
8
10

Prix :
349 € HT / 9,50 € HT par mois

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