Starlink a un souci : le FAI ne permet pas les interceptions judiciaires 🆕

Pierre Dandumont |

Mise Ă  jour : comme le fait remarquer maĂ®tre Alexandre Archambault dans les commentaires et sur X, la rĂ©alitĂ© est un peu plus compliquĂ©e. Premièrement, Starlink est une sociĂ©tĂ© basĂ©e en Irlande et « une sociĂ©tĂ© de droit Ă©tranger n'est nullement tenue de rĂ©pondre favorablement aux demandes directes des autoritĂ©s judiciaires. Â». Comme il l'explique, il est logique qu'une sociĂ©tĂ© basĂ©e Ă  l'Ă©tranger ne demande pas d'autorisation pour la dĂ©tention d'Ă©quipements d'interceptions car ces interceptions seraient illĂ©gales. Et comme la rĂ©glementation europĂ©enne indique qu'un Ă©tat membre ne peut forcer un opĂ©rateur Ă  localiser ses infrastructures et Ă©quipes sur son territoire, Starlink n'a donc pas rĂ©ellement de soucis avec la loi française. Enfin, au passage, il indique que c'est la loi de 2004 (et pas celle de 2021) qui impose la demande. En rĂ©sumĂ©, Starlink ne permet pas les interceptions judiciaires en France, mais c'est parce qu'elles seraient illĂ©gales s'ils le faisaient.

Article original : Starlink, le fournisseur d'accès à Internet par satellites, a un problème avec la loi française. En effet, le FAI ne respecte pas ses obligations légales et ne permet pas les interceptions judiciaires de sécurité, selon nos confrères de l'Informé.

Une antenne Starlink.

Ce point peut paraître un peu étonnant, mais l'État ne peut visiblement pas obtenir de données lors de réquisitions judiciaires sur les clients français de Starlink. En théorie, suite à une loi de 2021, les fournisseurs d'accès à Internet (au sens large) doivent demander une autorisation ministérielle pour les équipements mis en place, pour permettre les interceptions en question. Le problème, selon nos confrères, est simple : SpaceX n'a pas demandé les autorisations et elles n'ont donc pas pu être délivrées.

Il existe différentes sanctions possibles pour Starlink, d'une suspension temporaire ou totale du service en passant par une amende qui peut atteindre 3 % du chiffre d'affaires. Il est aussi possible que l'État (à travers l'Arcep) puisse faire démonter les stations terrestres françaises, qui permettent l'accès à Internet des clients de Starlink.

Si Starlink reste un opĂ©rateur mineur en France — la sociĂ©tĂ© annonce seulement plus d'une dizaine de milliers d'abonnĂ©s dans notre pays —, l'offre est de plus en plus intĂ©ressante et plĂ©biscitĂ©e. Comme nous l'avons vu dans notre sĂ©rie, elle permet de dĂ©bits Ă©levĂ©s pour les personnes qui vivent dans des zones mal couvertes par les autres technologies, pour un coĂ»t devenu rĂ©cemment assez abordable (40 â‚¬/mois), mĂŞme si le matĂ©riel demeure cher (45 â‚¬ pour l'antenne).

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Notons enfin que Starlink n'est pas pour autant la solution parfaite pour les criminels en herbe : les services de renseignement peut en théorie intercepter les communications satellitaires dans l'aide des opérateurs grâce à une loi qui le permet à titre expérimental. Mais cette autorisation n'est valable que jusqu'au 31 juillet 2025 et dans quelques cas précis (l’intégrité du territoire et la défense nationale, la prévention de toute forme d’ingérence étrangère, la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisée). Et comme le note l'Informé, ce dispositif n'a pas encore été utilisé à ce jour.

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