SFR Presse : Bercy réclamerait 420 millions d'euros supplémentaires à l'opérateur

Félix Cattafesta |

SFR voit rouge. Le fisc a notifié l'an dernier 420 millions d'euros de nouveaux redressements fiscaux à l'opérateur, rapporte Capital. Cette somme porte sur l'impôt sur les bénéfices de l'entreprise de 2018 à 2019, en particulier sur la TVA des années 2017 et 2018. La facture s'alourdit, car SFR devrait au total 830 millions d'euros à l'État.

L'ancienne application SFR Presse, revendue par l'opérateur et aujourd'hui appelée Cafeyn.

Bercy reproche à SFR de s'être appliqué pendant plusieurs années la TVA réduite sur la presse pour certaines de ses offres triple-play. En jouant avec les règles fiscales, l'opérateur ne s'imposait qu'un taux de TVA à 2,1 % pour la vente de certains services de télécom, contre les 20 % demandés par l'État. De quoi réaliser de belles économies.

Pour profiter de cette avantageuse réduction, SFR se servait de SFR Presse, un kiosque en ligne payant permettant de lire de nombreux titres de presse (dont une grande partie détenue par Altice). Le service avait été intégré dans certains forfaits de manière souvent gratuite pour le client : facturée 20 €, l'option était généralement accompagnée d'une remise équivalente. Ce tour de passe-passe faisait drastiquement chuter les frais de TVA de l'opérateur, qui engrangeait plus de bénéfice sur ses offres sans que le prix ne change pour le client.

D'après les résultats annuels de SFR, ce stratagème lui permettait d'économiser environ 20 millions d'euros par mois, et 420 millions d'euros en tout pendant les 21 mois d'utilisation de cette optimisation. Bouygues Telecom et Orange lui avaient emboité le pas. Finalement, une réforme de la TVA a été introduite en 2018 afin de fermer le robinet, et l'État se penche désormais sur les redressements fiscaux des années 2016 à 2018.


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