Starlink jette l’éponge et n’installera pas sa station terrestre en Normandie

Nicolas Furno |

Starlink, la filiale de SpaceX qui met en place un réseau de satellites pour offrir un accès rapide à internet partout sur la planète, a abandonné ses plans pour installer deux stations terrestres en France. Outre les satellites envoyés en orbite grâce aux fusées de SpaceX, le réseau compte aussi sur des dizaines d’installations sur le sol. Placées à des endroits stratégiques, elles sont chargées de faire le lien entre les réseaux internet terrestre et le réseau formé par les satellites. En France, trois stations étaient prévues, dont une en Normandie, à quelques kilomètres au sud du Mont-Saint-Michel et c’est elle qui a créé la polémique il y a près d’un an.

Un village normand tente de s’opposer à l’installation d’une station terrestre Starlink

Le groupement d’habitants opposés à l’installation de la station terrestre de Saint-Senier-de-Beuvron dans la Manche a fini par avoir gain de cause. Non pas parce que leur procédure a abouti : l’ARCEP avait donné son autorisation en amont et les arguments avancés, à base de peur des ondes électromagnétiques « capables de communiquer jusqu’à 830 mètres vers le cosmos » et de sauvegarde du vivant, n’auraient été jugés recevables dans un procès. C’est Starlink qui a décidé de jeter l’éponge et jugé que se battre pour installer la station à cet endroit n’en valait pas la peine.

L’annulation de l’autorisation accordée en décembre 2020 est justifiée par l’ARCEP par une demande de la part de Starlink. C’est l’entreprise américaine qui a pris la décision de choisir un autre emplacement, sans que l’on sache à ce stade lequel. L’air de rien, cette commune de la Manche était placée sur un axe stratégique pour les réseaux de fibre optique à l’échelle européenne, c’était un choix logique pour une station terrestre.

Comme le rapporte Ouest-France, l’installation de Saint-Senier-de-Beuvron n’est pas la seule abandonnée dans l’Hexagone. Starlink devait aussi installer une station à Gravelines dans le nord, où se situe le plus gros centre de données d’OVH, hébergeur français d’envergure mondiale. Ces plans ont également été abandonnés, sans que l’on sache si c’est aussi lié à des protestations locales ou à un choix différent pour organiser le réseau.

En France, il ne reste plus qu’une seule station Starlink encore prévue, à Villenave-d’Ornon près de Bordeaux. L’offre commerciale a été lancée dans le pays en bêta en mai dernier, mais c’est une offre sans aucune garantie à ce stade.

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