Mike Bombich : prudence avec APFS dans macOS High Sierra

Florian Innocente |

macOS High Sierra apporte un tout nouveau système de fichiers et le peu d'informations données par Apple à son sujet alarme Mike Bombich, l'éditeur du vénérable utilitaire Carbon Copy Cloner.

Chaque révision majeure de macOS est une opportunité pour ces logiciels qui offrent un filet de sécurité en cas d'échec lors de la grande mise à jour. Sauf que cette année est plus spéciale que les précédentes, High Sierra touche à l'une des fondations de macOS. Il remplace HFS+, le moteur qui s'occupe de gérer le moindre fichier de votre Mac (écriture, copie, duplication, suppression…), par une version toute neuve et moderne : APFS. Ce dernier est déjà utilisé par les iPhone, les iPad, les iPod touch et les Apple TV depuis iOS 10.3 et tvOS 10.2 — la transition s'est d'ailleurs formidablement déroulée.

Carbon Copy Cloner

Carbon Copy Cloner ayant comme fonction de réaliser des sauvegardes et clones du contenu d'un disque dur ou d'un SSD, le détail du fonctionnement d'APFS intéresse ses développeurs au premier chef.

Dans un billet publié il y a quelques jours, Mike Bombich se désole de la maigreur de la documentation offerte par Apple. 10 petites pages face aux 59 pages d'HFS+. À la décharge d'Apple, HFS+ date de 1998, il s'appuyait sur HFS et il n'est pas surprenant qu'avec une telle ancienneté il soit parfaitement documenté.

Cependant, à environ 2 ou 3 mois de la sortie de High Sierra, Bombich s'inquiète que certaines fonctions clefs, comme les "snapshots" ou "instantanés" (une réinterprétation de la fonction Time Machine) soient survolées à grande vitesse avec, pour ainsi dire, zéro détail technique exploitable.

Le manque de documentation n'est pas un petit problème. Les questions de base restent sans réponse, telles que "Comment puis-je déterminer l'espace qu'utilise un instantané en particulier ?" Et "Comment puis-je déterminer si 'le fichier Y' est un clone du 'fichier X'?" En voici une bonne : comment puis-je déterminer de façon sûre l'espace qu'un dossier en particulier utilise vraiment ?

Toujours pour cette fonction de "snapshots" il s'inquiète de voir Apple ne fournir aucune API aux éditeurs tiers. Pour Bombich, cette partie d'APFS n'est pas encore prête et pourtant le jour de sa sortie générale approche à grands pas. Il dresse un parallèle avec le nouveau composant réseau Discoveryd qu'Apple avait installé dans Yosemite avant de faire machine arrière devant les instabilités créées.

La comparaison est peut-être un peu forte en l'état puisque High Sierra est toujours en bêta et qu'il reste quelques semaines pour qu'Apple accède à la demande de tels éditeurs. Bombich redoute néanmoins qu'Apple n'aille un peu vite en besogne en livrant dès cet automne ce gestionnaire de fichiers aux millions d'utilisateurs de Mac. Il conseille à ceux-ci de ne pas se précipiter sur APFS et d'attendre quelque temps à distance raisonnable.

L'activation d'APFS lors de l'installation du système est optionnelle, mais la case pour le faire est cochée par défaut — du moins dans les bêtas actuelles. On peut toujours différer cette migration qui est réalisable ensuite avec Utilitaire de disques. Cela se fait sans avoir à effacer les fichiers présents. De même que l'on peut ramener un volume d'APFS vers HFS+ mais là, c'est au prix d'un reformatage préalable.

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