Antitrust : Bruxelles pourrait en demander plus à Google

Stéphane Moussie |
La Commission européenne s'est montrée critique sur les propositions formulées par Google dans le cadre de l'enquête pour abus de position dominante ouverte en 2010. Joaquín Almunia, commissaire à la Concurrence, a déclaré que la réponse de la firme Mountain View était insuffisante et qu'elle devrait certainement la corriger.



Le mois dernier, Google a présenté une série de propositions qui visent à rectifier des pratiques anticoncurrentielles qui nuisent au marché de la publicité en ligne et plus généralement aux services qui lui sont concurrents sur le web (lire : Antitrust : Bruxelles communique sur les propositions de Google).

L'une des réponses de l'entreprise est la mise en place d'une labellisation de ses propres services afin que l'utilisateur soit clairement informé de la nature du résultat. Une autre proposition importante est la possibilité pour n'importe quel site web « de refuser l'utilisation de son contenu dans les services de recherche spécialisés », sans que son référencement ne soit affecté.

Une proposition de Google actuellement testée : afficher au minimum trois liens vers des services concurrents.


L'organisation ICOMP, créée par Microsoft et qui rassemble des concurrents de Google, juge la réponse « clairement insuffisante ». Un professeur à l'université d'Harvard, Ben Edelman, avait estimé que la labellisation pouvait avoir l'effet inverse de celui escompté, en suggérant que « le lien donné est meilleur ou plus officiel que les autres ».

Les plaignants ont obtenu un délai supplémentaire, jusqu'au 27 juin, pour faire part de leurs observations sur les tests qui sont actuellement menés.

« Après cela, nous étudierons les réponses que nous avons reçues... je suis presque sûr à 100 % que nous demanderons à Google d'améliorer ses propositions », a déclaré Joaquín Almunia aujourd'hui, rapporte Reuters.

Il a ajouté qu'une décision n'avait pas encore été prise sur l'ouverture d'une enquête formelle sur Android. Le mois dernier, le groupement FairSearch, qui rassemble notamment Microsoft, Nokia et Oracle, a adressé une plainte à la Commission européenne visant Android. Ces entreprises accusent Google d'utiliser Android comme « un cheval de Troie pour tromper ses partenaires, monopoliser le marché du mobile et contrôler les données des utilisateurs ».

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