Un an après sa série d’articles sur les conditions de travail chez Foxconn, le New York Times fait le bilan, notant des signes flagrants d’amélioration. Un des articles de la série originale avait fait polémique : il laissait entendre qu’Apple ne faisait aucun effort pour améliorer ces conditions, ce qu’avait démenti Tim Cook comme certaines associations.
Un an plus tard, l’implication d’Apple, y compris au plus haut niveau, ne fait plus aucun doute. Un des cadres dirigeants de Foxconn resté anonyme fait notamment d’une rencontre avec un de ses homologues chez Apple une « réunion décisive » dans la mise en place d’un vaste chantier de réformes internes. Foxconn prévoit de drastiquement diminuer le nombre maximal d’heures travaillées tout en augmentant sensiblement les salaires en 2013.
On remarquera sur ce point qu’Apple joue double jeu. Son code de conduite impose une durée du travail maximale de 60 heures par semaine, mais cette limite est levée en période de lancement de produits. Or la fatigue accumulée par les heures supplémentaires et le stress généré par la cadence accélérée et les impératifs de qualité favorisent la multiplication des incidents et accidents, comme l'a encore prouvé le lancement de l'iPhone 5.
Reste que globalement, les conditions de travail se sont améliorées chez Foxconn. Les machines sont progressivement dotées de systèmes de sécurité et le confort des postes de travail est peu à peu augmenté. Un cadre d’Apple resté anonyme commente ces changements : « les jours de la mondialisation facile sont terminés. Nous savons qu’il nous faut mouiller la chemise maintenant. »
Directement impliquée dans l’amélioration des conditions de travail chez Foxconn, Apple entraîne dans son sillage d’autres géants de l’informatique comme HP et Intel. Peu importe si le coût du travail chinois augmente et que la marge diminue légèrement : ces sociétés, sous l’œil des clients, des médias et des ONG, n’ont aujourd’hui pas le choix. La marge de progression est néanmoins encore énorme, Foxconn ayant par exemple récemment reconnu avoir employé récemment des stagiaires trop jeunes.