Samsung : résultats d'enquête sur des conditions de travail en Chine

Florian Innocente |
Samsung a détaillé les premières conclusions d'une enquête chez l'un de ses sous-traitants à Huizhou en Chine, l'entreprise HEG Electronics. Une usine en charge de la production de téléphones, lecteurs DVD, équipements stéréo et baladeurs MP3. Le rapport fait état d'infractions avérées dans certains cas, et Samsung d'annoncer toute une série de contrôles pour les semaines et les mois à venir.



En juin et juillet, l'association China Labor Watch avait rencontré des salariés de cette usine et constaté plusieurs manquements de la part de la direction [pdf]. Heures supplémentaires non payées, violences verbales, système de punitions avec brimades physiques (des employés fautifs devaient rester debout et immobiles une journée entière) ou financières par des retenues sur salaire ; licenciements abusifs ou encore l'accès restreint à des soins médicaux formaient le quotidien des employés. L'usine, qui emploie beaucoup d'étudiants, mais de manière légale, aurait toutefois fait appel à des enfants sur ses chaînes de travail, affirmait China Labor Watch sur la foi de témoignages et d'entretiens.

Devant ces constats, des membres de la direction d'HEG Electronics avaient affirmé aux inspecteurs de China Labor Watch qu'ils étaient eux-mêmes passés par là avant de gravir les échelons…

Audit


Dans les premières conclusions de son audit mené par 30 personnes durant le mois d'août, Samsung souligne qu'il a été rendu difficile par le taux élevé de rotation du personnel chez ce sous-traitant, de l'ordre de 30%. L'ensemble des salariés travaillant à ce moment-là a néanmoins pu être rencontré, lors d'entretiens individuels.

Aucun enfant n'a été vu travaillant dans l'usine lors de cette inspection. Des étudiants âgés de 16 ans à 18 ans étaient présents (ils comptent pour 19% des salariés, soit un groupe de 520 individus), mais leur âge n'est pas en infraction avec la réglementation. La loi permet aussi de privilégier le choix de femmes âgées de 16 à 30 ans, plutôt que d'hommes, pour les chaînes d'assemblages de téléphones.

Le confort des dortoirs est jugé meilleur que ceux des environs, tout comme le salaire proposé aux étudiants en comparaison de ce qui se pratique en moyenne dans la région (de l'ordre du simple au double).

Samsung a cependant relevé plusieurs problèmes relatifs à la première visite médicale offerte à l'embauche, à l'accès aux soins dans bonnes conditions ; à l'utilisation d'un système de punitions pour des cas de retard ou d'absences qui est illégale depuis quatre ans ; vis-à-vis d'heures supplémentaires excessives et de temps de pause pour déjeuner trop courts.

Samsung a sommé son sous-traitant de corriger les points litigieux ou son contrat sera rompu. En parallèle, une série d'inspections va être menée. D'abord, d'ici la fin septembre chez 105 fournisseurs exclusifs de Samsung. 144 autres entreprises, qui ne sont pas liées exclusivement à Samsung, vont voir leurs documents internes étudiés d'ici la fin de l'année, avant que des interventions soient décidées au cas par cas en fonction des éléments trouvés et de leur gravité. 100 personnes vont être affectées à ces enquêtes.

Enfin, Samsung dit vouloir améliorer ses procédures lorsque des chaînes de production sont lancées pour de nouveaux produits, dans le but d'éviter les cas de dépassements horaires illégaux.

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