L'EPEAT renforce sa surveillance des ordinateurs ultra-fins

Anthony Nelzin-Santos |

Après avoir retiré tous ses produits du programme EPEAT, Apple a finalement fait machine arrière et assure même désormais que le MacBook Pro Retina répond à la norme EPEAT Gold. En réaction, le Green Electronics Council, qui gère l'Electronic Product Environmental Assessment Tool, a décidé de renforcer sa surveillance des ordinateurs ultra-fins.



Il faut en effet rappeler que ce sont les sociétés elles-mêmes qui collent l'étiquette EPEAT Bronze, Silver ou Gold à côté de leurs produits : il ne s'agit pas d'une certification, mais d'un outil de mesure de l'impact environnemental d'un produit. Seuls les premiers produits d'une nouvelle société sont inspectés a priori : on considère ensuite que les sociétés sont suffisamment responsables pour respecter le cahier des charges — de la même manière que l'on suppose d'un automobiliste qu'il respecte le Code de la route. Des instances indépendantes ou l'EPEAT peuvent néanmoins mener des audits ponctuels pour s'assurer du parfait respect des règles — de la même manière que les forces de police se mettent au bord de la route avec leur radar.



Qu'Apple assure que le MacBook Pro Retina répond à la norme EPEAT Gold, la plus élevée de toutes, est une véritable surprise. Beaucoup citent la section 4.3.1.7 du cahier des charges, qui stipule que « les produits ne peuvent contenir des pièces métalliques collées ou façonnées dans des châssis plastique, à moins d'être aisément démontables. » — mais cette section est optionnelle et la batterie dans des coques plastiques du MacBook Pro Retina est collée à un châssis métallique. Le MacBook Pro Retina semble néanmoins ne pas répondre à la clause 4.3.1.3 (facilité de démontage de l'enveloppe externe) ou encore la section 4.4.2.1 (mise à jour avec des outils communs), qui sont toutes deux obligatoires.



Dans tous les cas, l'emploi de colle et d'une conception plus intégrée sont rendus nécessaires par l'extrême affinement de la machine : la batterie peut alors faire partie de la structure même de l'ordinateur. « De nombreux changements dans la conception ont un impact sur la longévité du produit », déplore Barbara Kyle, directrice d'un regroupement de sociétés de recyclage et de réutilisation des produits électroniques : « les fabricants doivent considérer ces changements à la lumière du maintien de leur engagement en matière de responsabilité environnementale. » L'idée est que l'affinement d'un ordinateur n'est peut-être pas bénéfique si le produit final est moins économe et écologique que son prédécesseur.



Les résultats de l'enquête de l'EPEAT seront connus d'ici trois à quatre semaines.

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