Meg Whitman : la méthode Steve Jobs

Christophe Laporte |
Les temps sont durs pour les constructeurs de PC. Ces derniers d'ailleurs réfutent le terme à l'image de Dell qui se définit désormais comme "une entreprise de services de bout en bout" (lire : Dell : «Nous ne sommes plus un fabricant de PC»). Arrivée à la tête de HP il y a quelques mois, Meg Whitman a fait part de sa stratégie aux analystes pour redresser sa société qui à l'image de nombreux constructeurs informatiques est à la peine en ce moment (lire : Dell et HP font le chiffre d'affaires d'Apple).

La stratégie qu'elle cherche à mettre en place ne déplairait pas à Steve Jobs. En effet, elle ressemble à s'y méprendre à celle initiée par le cofondateur d'Apple à son retour aux affaires à la fin des années 90.

D'ailleurs, elle aurait pu être en position d'observer de très près la méthode Steve Jobs, puisqu'elle avait été pressentie à l’époque pour entrer au conseil d'administration d'Apple avant de se faire violemment rembarrer par Steve Jobs.

La classification du genre humain était très binaire chez Steve Jobs : les génies et les nuls. Meg Whitman appartenait à la mauvaise catégorie. Dans la biographie qui lui est consacrée, il la traite carrément de "cruche".

À l'époque, aidé notamment par Tim Cook, il avait remis de l'ordre dans le système de production, de livraison et de vente de la firme de la pomme. La gamme de produits avait également été considérablement simplifiée. C'est à ce moment qu'Apple avait décidé d'abandonner le Newton d'ailleurs, alors que cette division était à l'équilibre. Mais pour Steve Jobs, Apple n'avait pas les moyens de se focaliser sur trois systèmes d'exploitation différents (Mac OS, NewtonOS et Rhapsody qui deviendra par la suite Mac OS X).



Chez HP, le discours est très similaire. Pour redresser sa compagnie, Meg Whitman veut améliorer son fonctionnement opérationnel, avoir les personnes au bon endroit, revoir entièrement le processus de fabrication, supprimer la complexité inutile dans la façon de concevoir, produire et commercialiser des produits, et être en mesure de répondre plus rapidement aux besoins de ses clients.

L'un des souhaits de Meg Whitman est de réduire le nombre de références. HP ira-t-il au bout de ce raisonnement ? Assistera-t-on à une simplification de ses différentes gammes de produits ? Comme le signale Arik Hesseldahl, l'américain a du pain sur la planche.



Rien que pour les portables, sur sa boutique en ligne, on dénombre plus de 30 modèles différents. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que tout cela est assez confus, par rapport à la simplicité de la gamme Apple qui se compose de deux MacBook Air et de trois MacBook Pro.

HP réussira-t-elle sa mue ? Le pari est loin d'être gagné, pour une société qui n'a de cesse de se restructurer (ou presque) depuis le rachat de Compaq en 2001. La stratégie de Steve Jobs comprenait également une vision à long terme. Meg Whitman en a-t-elle une ? C'est une autre histoire…
Accédez aux commentaires de l'article