L'indiscrétion de Google fait des remous

Arnaud de la Grandière |
La semaine dernière, le Wall Street Journal révélait que certaines publicités de Google (ainsi que d'autres régies publicitaires) faisaient croire à Safari que l'utilisateur avait rempli un formulaire invisible pour contourner les préférences de confidentialité et installer un cookie même si le navigateur ne l'autorise pas pour des contenus publicitaires (lire Google contourne "do not track" sur Safari).

Microsoft a eu tôt fait de s'emparer de l'affaire, vantant les mérites de son navigateur Internet Explorer, censé mieux respecter la confidentialité, tout en envoyant quelques piques à Google, sur l'un de ses blogs.

Mal lui en a pris, car après vérification, Microsoft révèle que Google contourne également son système de confidentialité sur un autre blog. Elle accuse notamment Google de ne pas respecter le standard W3C nommé Platform for Privacy Preferences (P3P).

Rachel Whetstone, responsable de la communication chez Google, a répondu en affirmant que la politique de Microsoft en la matière était "largement inopérante" tout en soulignant que le procédé de confidentialité de Microsoft désactivait les boutons "j'aime" de Facebook dans Internet Explorer. Il est vrai que le standard en question date de 2002 et qu'il est largement tombé en désuétude. Une étude de Carnegie Mellon datant de 2006 a établi que seuls 15 % des 5000 sites les plus visités comportaient des déclarations P3P valides. Une autre étude de 2010 signale que 11 176 sites sur les 33 139 inspectés contenaient des erreurs qui rendaient le P3P inopérant.

D'autre part, et en marge de ces polémiques, une action collective vient d'être lancée par des internautes américains à l'encontre de Google, ce contournement des paramètres de Safari serait une violation de leur vie privée, mais pourrait également tomber sous le coup de la loi contre les écoutes illégales
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