Apple, un client très courtisé des SSII indiennes

La redaction |
Branle-bas de combat chez les SSII indiennes. Le directeur informatique d’Apple, son DSI, Niall O’Connor, est passé par Bangalore fin janvier, selon nos confrères de l’Economic Times of India. Infosys et Wipro lui ont déroulé le tapis rouge. L’enjeu est de taille : Apple sous-traiterait développement et maintenance applicative auprès de SSII indiennes pour environ 100 M$ par an, soit 20 % de l’ensemble de ses dépenses d’externalisation. Mais Apple chercherait des partenaires pour étendre son recours à la sous-traitance, jusqu’à multiplier par quatre les montants mis en jeu.



Lors d’une visite d’un centre d’innovation de Tata Consultancy Services, à l’été 2008, le rôle de cette autre SSII dans l’infrastructure des Apple Store avait été évoqué : c’est elle, TCS, qui a mis en place le système de «caisse nomade», pourrait-on dire, qui est utilisé dans les boutiques d’Apple pour fluidifier le processus d’achat.

De leur côté, nos confrères de l’Economic Times of India ont appris qu’Apple a essayé, en 2006, de gérer en direct un centre de développement en Inde. Mais comme beaucoup, l’entreprise a renoncé au bout de quelques mois. Le recours à des partenaires locaux est souvent bien plus aisé que la gestion en direct d’équipes de développement indiennes.

Apple n’était probablement pas préparé à gérer des processus de recrutement souvent minés par les CV falsifiés. Ni même à intégrer des valeurs traditionnelles telles que les castes, la religion ou encore la famille à ses méthodes de management.

Dans le centre de développement logiciel de Kone, à Chennai, lors d’une discussion informelle, toujours en 2008, la confirmation était très vite tombée : «Ah. Vous avez compris. Les Finlandais ont mis des mois à comprendre.» Cela renvoyait au début des années 1980, avec l’ouverture de la filiale de Kone en Inde. Mais la problématique reste très actuelle.

Apple a donc recours aux services de grandes SSII indiennes, bien habituées à un marché nord-américain qui génère de l’ordre de 65 à 68 % de leur chiffre d’affaires.

Selon l’Economic Times of India, Apple rapporte 50 M$ de chiffre d’affaires à Infosys chaque année. Wipro réalise, pour la firme à la pomme, des prestations de test logiciel depuis quelques années. Pour ces SSII, Apple serait un client particulièrement attractif: «Apple gère même des applications très banalisées telles que son progiciel de gestion intégrée à un niveau très élevé de sophistication et traite bien ses fournisseurs,» indique une source anonyme à nos confrères. Une autre précisant en outre que l’aura de l’entreprise est telle que «nos équipes feraient n’importe quoi pour travailler [pour Apple], même pour la moitié de leur salaire.»

Même les entreprises occidentales sont très attractives pour les ingénieurs indiens, ou les projets les concernant, le salaire est une composante importante de l’équation - avec d’autres éléments tels que les méthodes de managements qui laissent beaucoup de place à l’autonomie.

Ce statut exceptionnel doit probablement permettre à Apple de faire preuve de beaucoup d’exigence dans la sélection des membres des équipes travaillant sur ses projets ou dans les conditions de confidentialité à appliquer à ces prestations.

Sur le même sujet :
- L’Inde, le pays où le prix du développement mobile n’a pas encore explosé
Accédez aux commentaires de l'article