Les petits profits des grands cadres d'Apple

Anthony Nelzin-Santos |
Comme tous les grands cadres d'entreprises, ceux d'Apple sont intéressés au résultat par le biais de stock-options et d'actions bloquées. Les vice-présidents d'Apple ont ces derniers temps joliment arrondi leurs fins de mois, à l'occasion du triplement de l'action Apple en 18 mois.

Ainsi, le patron de la division Mac OS X, le français Bertrand Serlet, a écoulé pour 124,5 millions de dollars d'action AAPL, à la faveur de la hausse du titre. Il a notamment écoulé ses actions bloquées (des actions attribuées par Apple qui ne peuvent être revendues avant une certaine date), son plus joli coup étant la revente de 5.000 actions la semaine dernière, lorsque l'action atteignait 318,50 $, à 50 centimes de son plus haut historique.

Comme Bertrand Serlet, Bob Mansfield est chez Apple depuis longtemps : alors que le français vient de NeXT, le vice-président de la division ingénierie matérielle Mac et iPhone est employé par la firme de Cupertino depuis 1999. Il exerce lui aussi très régulièrement ses prérogatives : il s'est assuré cette année un revenu mensuel moyen approchant les 2 millions de dollars, grâce à son salaire fixe de 600.000 dollars, et l'exercice régulier de ses stocks-options. Il s'agit ici d'être autorisé à acheter des actions Apple à un prix préférentiel, et de pouvoir les revendre : il a récemment revendu au prix de 308 $ chacune des actions qu'il avait achetées à 36,54 $.

Mansfield a récupéré il y a quelques mois la division ingénierie matérielle iPhone, aux dépens de Mark Papermaster, le transfuge d'IBM sacrifié sur l'autel de l'Antennagate. Celui-ci aura tout de même eu le temps de s'assurer un bonus de 5 millions de dollars en déstockant ses options.

Les règles imposées par la SEC, le gendarme américain de la bourse, sont assez complexes et très précises, ce qui explique que ces mouvements soient concentrés dans une période de temps, des « fenêtres » pendant lesquelles on peut exercer ces prérogatives. Ainsi il y a quelques mois, la plupart des cadres dirigeants d'Apple avaient écoulé leurs stock-options de 2005, à l'exception notable de Steve Jobs (lire : Les dirigeants d'Apple écoulent leurs actions). Pièces essentielles du puzzle d'Apple, ils sont tous largement multimillionnaires.
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