Steve Jobs égratigne RIM et Google

Anthony Nelzin-Santos |
Le fait est extrêmement rare : Steve Jobs a décidé de participer à la conference-call pour célébrer le passage de la barre des 20 milliards de dollars de chiffres d'affaires. Alors que le marché mobile est extrêmement compétitif, Apple sort là son meilleur VRP : Jobs n'a pu s'empêcher de tacler à la fois RIM et Google.

Il remarque qu'Apple a surpassé RIM en termes de ventes : « je ne les vois pas nous rattraper ». Le BlackBerry doit désormais dépasser son public traditionnel, alors que les développeurs se plaignent de la boutique d'applications du fabricant canadien.

Mais c'est Google qui est la principale cible du patron de Steve Jobs : Apple active 275.000 appareils iOS par jour, avec des pics à 300.000, et 300.000 applications sur l'App Store — des chiffres qui dépasseraient ceux de Google, mais selon Apple, la firme de Moutain View ne fournirait aucun chiffre solide.

Pour Steve Jobs, la distinction entre un Apple fermé et un Google ouvert n'est pas pertinent, à cause de la fragmentation d'Android. Il cite Tweedeck, dont les développeurs ont dû composer avec plus de 100 versions légèrement différentes de l'OS de Google, sur 200 téléphones différents pour les 12 derniers mois — contre 2 modèles d'iPhone sur les 12 derniers mois. Les interfaces différentes, les App Store différents, etc., sont « un désordre total à la fois pour les utilisateurs et les développeurs ». La théorie de « l'ouverture contre la fermeture » ne serait donc « qu'un écran de fumée » qui masquerait à peine la vérité : les utilisateurs veulent des téléphones qui « fonctionnent tout simplement », ce qui n'est pas le cas de la majorité des Androphones.

Le patron d'Apple commente ensuite le marché des tablettes, sur fond de ventes très moyennes de l'iPad. Il pense que le format 7" n'est pas adapté, rejetant l'hypothèse d'un iPad 7" de manière définitive : un écran de 7" de diagonale est deux fois plus petit que l'écran de l'iPad en surface, ce qu'il considère comme tout sauf idéal. Un format trop petit : « il faudrait inclure du papier de verre pour que les utilisateurs rétrécissent leurs doigts ! ». Il pense qu'Apple a fait le meilleur choix avec le format 10", le minimum pour des applications. Alors que Google déconseille de sortir des tablettes sous Android 2.2, le patron d'Apple ne peut s'empêcher de qualifier les tablettes Android déjà sur le marché comme étant « mortes-nées » : « les choses vont être drôles » quand les utilisateurs ne pourront pas les mettre à jour.

Cette sortie de Steve Jobs n'est pas anodine : il est le meilleur porte-parole d'Apple. Il semble donc prendre la menace Android à sa juste mesure, tout en déplaçant légèrement le débat : le modèle de Google, qui laisse le choix, a peut-être ses avantages, reste qu'il pense que les utilisateurs préféreront celui d'Apple, peut-être plus restrictif, mais plus simple. En ajoutant iPhone, iPod et iPad, Steve Jobs estime qu'il pourra rester devant Android, tout en reconnaissant qu'il ne compte pas devenir le nouveau Nokia : « Nokia fait très bien ce qu'il font, nous les admirons, mais nous préférons faire du Apple ».

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