Quand un ancien d'Apple envisage de contre-switcher

Anthony Nelzin-Santos |
Après deux ans comme vendeur chez un revendeur Apple, David Sobotta, devenu salarié de la firme de Cupertino en 1984, et en est parti 20 ans plus tard. Il envisage maintenant de contre-switcher, la faute à l'évolution d'Apple : « quand je l'ai quitté, Apple était déjà en train de devenir une société bien différente de celle que j'avais rejoint en 1984 », explique-t-il dans une lettre adressée à un cadre d'Apple (qui n'est pas Steve Jobs).

« Apple est passée de la société aux ordinateurs pour le reste d'entre nous à la société aux ordinateurs pour les riches parmi nous », résume-t-il. Il reconnaît que la différence de tarif entre Apple et le reste des acteurs de l'informatique a toujours existé, mais qu'il n'avait pas de mal à la justifier jusqu'ici. Il conseillait il y a encore quelques mois à sa fille un iMac plutôt qu'un PC Windows un peu moins cher.

Mais quand s'est posé la question du renouvellement de son MacBook de 2006, il s'est étouffé sur le prix des MacBook Pro 13" : 1.199 $ pour le premier modèle (1.149 € en France) : « je ne peux que sourire face à la marge [qu'Apple] réalise sur les machines à base de Core i5 ou Core i7 ». Il donc acheté deux ordinateurs portables HP, un à Core i5 et écran 14", l'autre à écran 15" et Core i7 (il ne précise pas quels modèles, ni le reste de la configuration), le tout pour 1.500 $, « un prix qui n'est pas mauvais ».

« Je me souviens encore des jours où Apple était compétitive sur les prix. Je suppose que cela ne compte plus tant que plein de monde continue [à acheter] », poursuit-il. Il prend l'exemple des nouveaux iMac, regrettant par exemple de ne pas pouvoir choisir le modèle 21,5" avec un processeur Core i7, Apple réservant ce processeur au modèle 27" : « après quelques années, vous vous retrouvez avec un superbe écran, et un processeur obsolète ».

« Avec quelques regrets, je glisse progressivement en dehors du monde Apple ». Il explique ainsi qu'il n'aurait eu absolument aucun problème avec Windows 7, alors qu'il doit parfois forcer des applications à quitter sous Mac OS X. Il explique aussi que les services Web de Google « mettent la pâtée » à Apple, entre Google Apps for your Domain et Picasa : « je me rends compte qu'Apple est passée aux iPad et aux iPhone, et ça se voit »

Il ne trouve aucun argument pour contrer l'iPhone, mais comme beaucoup, trouve à redire sur le choix d'Apple de passer par un contrat d'exclusivité avec AT&T, qu'il a utilisé pendant trois ans. Sobotta utilise donc un Droid sous Verizon.

« Je déteste avoir à le dire : quand je devrai remplacer mes Mac les plus anciens, je vais peut-être devoir le faire avec des PC sous Windows », estimant que la différence de prix est maintenant trop grande, et qu'il n'est plus certain que Mac OS X est « le meilleur OS du monde ».

« Mes Mac me manqueront, mais Apple ne me manquera pas » : certains de ses arguments ont déjà été vus et revus (notamment la dent féroce contre le passage à Intel, peu après son départ), même si l'argument tarifaire révèle le malaise actuel (lire : Mac mini : le malaise). On sent cependant que Sobotta force le trait, notamment sur son expérience de Windows 7, trop belle pour être vraie [NdR : Windows 7 est sans aucun doute le meilleur des Windows, mais son expérience paraît vraiment angélique, surtout face à un Snow Leopard qui serait le pire des Mac OS X en comparaison]. L'ancien d'Apple a peut-être gardé une dent contre son employeur : son histoire au sein de la firme de Cupertino n'est pas de tout repos. Que pensez-vous de ses arguments ?
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