L'argumentaire d'Apple pour contrer Nokia

Christophe Laporte |
Apple a annoncé hier qu'elle poursuivait à son tour Nokia pour violation de brevets. Si le communiqué de presse de la société californienne était laconique, elle a transmis à la cour de justice du Delaware un document de 70 pages dans lequel elle donne son point de vue sur son différend avec le fabricant finlandais.

Tout d'abord, la firme de Cupertino contredit les arguments de Nokia. Rappelons que le numéro un de la téléphonie mobile avait estimé qu'Apple violait dix de ses brevets. Ces derniers sont relatifs aux standards GSM, UMTS ou WLAN. De son côté, Apple juge que les brevets en question ne sont pas indispensables pour l'UMTS et le GMS, qu'elle ne les enfreint pas et qu'ils sont, selon elle, invalides.

Nokia souhaite qu'Apple lui paie des royalties pour les brevets en question, comme le font actuellement 40 fabricants. À ce sujet, le discours d'Apple n'est pas tout à fait de la même teneur. D'après elle, Nokia voulait en plus aboutir à un accord de licences réciproques, de manière à ce qu'elle puisse utiliser certains brevets d'Apple. Chose que la marque à la pomme a refusée catégoriquement.

Dans son argumentaire, Apple tape même en dessous de la ceinture. Elle reprend une déclaration faite en 2007 par Anssi Vanjoki, vice-PDG de la division téléphonie mobile. À l'époque, il avait été interrogé sur la similarité entre certaines fonctionnalités présentes dans l'iPhone et que Nokia venait d'ajouter dans ses offres, et avait répondu : « s’il y a quelque chose de bien dans ce monde, nous le copions avec fierté ». À partir de cette phrase, la culpabilité de Nokia pour Apple ne fait pas l'ombre d'un doute.

À ce sujet, on notera que le discours de Steve Jobs a bien changé. Dans les années 80, il déclarait « les bons artistes copient, les grands artistes volent et nous n'avons jamais eu honte de voler de grandes idées ».



Le feuilleton entre Apple et Nokia ne fait que commencer. Mais dans ce genre de situation, les belligérants finissent souvent par trouver un accord à l'amiable. À suivre…

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