Orange amer sur la fin de l'exclusivité iPhone

Florian Innocente |
La Tribune publie une interview de Jean-Yves Larrouturou, le directeur exécutif de France Télécom, qui revient notamment sur la fin de l'exclusivité pour l'iPhone imposée par le Conseil de la Concurrence.

Jean-Yves Larrouturou s'étonne de cette décision : "Qu'est-ce qui justifie cette décision grave ? Nous ne voyons pas quel est le dommage pour Bouygues Télécom ni l'urgence. C'est en réalité une décision de principe assez contestable, une décision de fond qui n'a pas été instruite comme telle. Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de faire appel."

Pour France Télécom il explique que cette décision n'aura pas d'impact sur le chiffre d'affaires de la fin d'année mais que l'opérateur voit ses plans chamboulés : "[…] elle remet en cause notre business plan qui était bâti sur une exclusivité de trois ans prolongée éventuellement de deux ans, et non sur trois mois. Si cette nouvelle règle des exclusivités de trois mois est confirmée, nous ne serons plus en mesure d'investir autant pour déployer de nouveaux terminaux innovants. Nous avons investi une centaine de millions d'euros sur l'iPhone, en plateformes informatiques, en effort commercial, en formation des vendeurs, etc.

C'est une décision structurante qui change vraiment les règles du marché, également pour SFR. A-t-on procédé à une étude d'impact pour le consommateur ? Ce sera également désastreux pour les fabricants de téléphones.

C'est une décision sans équivalent en Europe, Telefonica a l'exclusivité de l'iPhone au Royaume-Uni et en Espagne, Deutsche Telekom en Allemagne. Ce type de décision peut-il être prise sans se préoccuper de ce qu'il se passe dans d'autres pays ?
"

Sur ce sujet voir également l'opinion d'Alain Ronzano, juriste au Centre de recherche sur le droit des affaires de la CCI de Paris à qui ElectronLibre a donné la parole. Cet observateur se dit surpris de la décision du Conseil de la Concurrence et ne se montre guère optimiste s'agissant du bénéfice que pourraient retirer les clients de cette redistribution des cartes.

Du reste, il est permis de douter que l’injonction prononcée, aux termes de laquelle l’iPhone devra être commercialisé par tout autre opérateur souhaitant bâtir une offre avec ce terminal, soit de nature à réduire, sinon les prix, du moins les durées d’engagement - 12 voire 24 mois - pour les nouveaux souscripteurs, en raison justement de la structure oligopolistique de ce marché et du fait que les acquisitions d’iPhone sont associées à des forfaits relativement chers et à des consommations importantes d’Internet mobile et d’usages multimédias, et qu’elles concernent donc les abonnés à plus forte valeur pour les opérateurs.

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