Microsoft ne voudrait plus booter sur disque dur

Florian Innocente |

Microsoft a les disques durs dans le nez et il l'a fait savoir à ses partenaires du monde PC. L'éditeur aurait fixé une échéance à court terme pour reléguer aux arrières postes, voire supprimer, ce type de support de stockage.

TrendFocus, cabinet d'études spécialisé dans le marché du stockage, a rapporté les informations données par des OEM en contact avec Microsoft. Ce dernier, explique Tom's Hardware, pousse ses partenaires à ne plus utiliser de disque dur comme support principal de démarrage et de stockage dans leurs futures configurations. L'échéance qu'il aurait acceptée est proche : 2023.

Actuellement, Microsoft ne fait aucune recommandation sur le type de stockage pour les configurations minimales des PC livrés avec Windows 11. Son seul critère est une capacité minimale de 64 Go.

Il y a deux cas particuliers pour lesquels un SSD est obligatoire. L'une pour les jeux qui utiliseront l'API DirectStorage (elle dope la vitesse de chargement de ces applications en passant directement les données du SSD à la mémoire puis à la carte graphique sans solliciter le CPU), l'autre pour le Windows Subsystem for Android exploité pour l'exécution des apps Android de l'Amazon Appstore sur Windows 11.

Au départ, Microsoft envisageait de faire appliquer cette nouvelle directive pour 2022, explique TrendFocus. Certains OEM ont toutefois freiné des deux fers et obtenu un report d'au moins un an. Ce serait pour le second semestre 2022, mais le planning est flou. Microsoft s'est abstenu de commentaires publics sur ce sujet, et les modalités d'application ainsi que les conséquences pour les OEM en cas de refus de s'aligner sur ce délai sont encore inconnues.

Ce renâclement s'explique aisément, c'est une question de coût. Là où Apple a pu se permettre de passer l'intégralité de sa gamme sur SSD grâce à des tarifs premium, des fabricants de PC ont des configurations beaucoup moins coûteuses. Dans lesquelles il est impossible de remplacer un gros disque dur par un SSD de capacité similaire. Mettre 256 Go sur SSD à la place de 1 To sur plateaux… le compte n'y est pas. D'autant plus sur les marchés émergents où le prix est un critère plus brûlant qu'ailleurs.

Cela ne veut pas dire que le monde du PC n'a pas fait sa mue vers le tout SSD. Les fabricants et leurs gammes pléthoriques ne sont pas allés aussi vite et loin qu'Apple, mais les gammes sont déjà bien fournies en PC équipés d'emblée de SSD.

Les configurations avec uniquement un disque dur sont loin d'être les plus courantes. Au pire, elles offrent un mix entre un SSD de faible à moyenne taille et un gros disque dur d'appoint. Comme Apple le faisait en son temps en essayant de ménager la chèvre et le chou avec sa solution Fusion Drive. Ce Fusion Drive a disparu au profit du règne du tout SSD… le plus souvent soudé. On ne peut pas tout avoir.

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