Apple : la place de l'iMac a changé mais il doit répondre à tous les besoins

Florian Innocente |

Quel est le rôle de l'iMac en 2019, pourquoi l'entrée de gamme reste sur disque dur… ? Colleen Novielli, product manager de cette gamme chez Apple a apporté quelques indications et réponses. Elle a donné une interview à Jason Snell et Mike Hurley, animateurs du podcast Upgrade.

Image : Apple

La gamme a été revue aujourd'hui avec essentiellement une montée en puissance de la plupart des configurations. Les iMac Pro ont été les moins touchés.

Ce tout-en-un, depuis le modèle 21" jusqu'aux 27" et la gamme Pro, a la capacité de répondre à un large spectre d'utilisateurs et de besoins, explique Colleen Novielli. Cette famille est capable d'un grand écart et son rôle a fortement évolué depuis ses origines. L'iMac n'est plus le "hub numérique" des premières années, sur lequel on va brancher tous les autres appareils électroniques :

Au départ, pour les clients, c'était l'ordinateur principal. Aujourd'hui ce client a un iPhone, un iPad voire les deux. Il a peut-être un MacBook en plus. L'iMac est devenu un ordinateur complémentaire au sein de son écosystème.

Avec la multiplication des produits mobiles et la transformation des modes d'utilisation où l'on emporte l'informatique partout avec soi, le monobloc s'est déplacé vers la périphérie de cet univers de matériels. Reste que c'est un ordinateur que l'on choisira aussi bien pour une activité professionnelle à domicile, poursuit Colleen Novielli, que pour servir à toute la famille :

Il a superbement évolué vers un ordinateur familial, que l'on partage pour relever ses mail, consulter l'actualité, pour des logiciels de productivité ou du home office. Aujourd'hui on l'utilise en conjonction avec les autres appareils.

La fonction "Continuité", qui contient plusieurs facettes, a participé à cette évolution, en permettant de poursuivre sur son Mac une activité entamée sur un appareil mobile. Dans ce scénario où l'on a plusieurs appareils autour de soi, l'iMac conserve un intérêt, grâce à son affichage (surtout lorsqu'on a les modèles 4K et 5K) et à sa réserve de puissance.

Poursuite sur son Mac de la rédaction d'un mail démarrée sur son iPhone

Depuis l'iMac de 21" à 1 299 € jusqu'à l'iMac Pro à 5 499 € (sans options, car on peut multiplier la facture par 3) le périmètre couvert par cette famille est conséquent. L'iMac Pro démarre là où s'arrête l'iMac 27" 5K, explique Colleen Novielli. Elle insiste en particulier sur un point du renouvellement survenu aujourd'hui : la capacité à booster les performances des iMac non Pro, et notamment le 21".

On peut avoir un iMac rapide, sans obligatoirement ouvrir la porte de la gamme Pro. L'iMac de 21" a sa clientèle professionnelle, dit-elle, car « Dans certains pays, le facteur encombrement est important », alors qu'il l'est nettement moins aux États-Unis par exemple. Par conséquent, l'écran de 27" peut, physiquement, poser problème. Le client se rabattra alors sur la plus petite diagonale.

Image : Apple

Désormais ce client du 21" peut opter pour une carte graphique Vega 20 (c'est 420 € en plus), un choix qu'il n'avait pas précédemment. Cette gamme 21" s'est aussi mise à jour sur le processeur, en récupérant la 8e génération des puces Intel. L'iMac 21" 4K, explique Apple en substance, ne doit pas être synonyme de performances au rabais.

Ce qui conduit à l'éternelle question du pourquoi d'un disque dur sur ces appareils, encore en 2019 ? Le 21" d'entrée de gamme a droit à 1 To de stockage sur plateaux, idem pour le suivant en 4K, tandis que le troisième en 4K a 1 To en Fusion Drive. Les iMac 27" sont tous sur des Fusion Drive de 1 et 2 To. A contrario, les iMac Pro et les Mac mini 2018 sont tous sur SSD.

Le SSD s'impose lorsqu'on parle de portables, explique Colleen Novielli : « Pour des raisons de légèreté. En 2019 on ne veut probablement pas trimballer un disque dur. ». Pour l'iMac Pro c'est tout aussi simple : « Ses utilisateurs sont des professionnels qui manipulent quotidiennement des tera-octets de données, c'est super important pour eux ».

Pour les autres iMac les choses sont plus nuancées, Apple veut proposer une large palette de prix, justifie Novielli. On a le choix en fonction de ses besoins et de son budget. Elle ne le dit pas directement mais la décision de garder du disque dur est bien sûr d'ordre économique pour Apple.

Ce n'est pas dit dans l'interview, mais la concurrence, dans ce format que sont les monoblocs, ne fait guère mieux, Apple n'est pas poussée à la roue. Pour ceux qui ne peuvent s'offrir un SSD de forte capacité, le Fusion Drive concilie espace de stockage confortable et bonne réactivité.

Les deux premiers iMac de 1 299 € et 1 499 € sont toujours sur disque dur, par défaut

On sent de toute façon, dans le propos, que l'important dans ce renouvellement de début d'année était de monter en puissance sur les iMac, sans toucher aux étiquettes du prix. Bien plus que de rebattre les cartes sur le stockage. Même la puce T2 demeure absente de cette génération, alors qu'elle équipe tous les autres Mac récemment mis à jour.

En fin d'interview, Jason Snell demande quel autre aspect de l'iMac mérite d'être mis en avant. Colleen Novielli cite son design. Il n'a pas changé à l'occasion de cette mise à jour mais il reste, de son point de vue, un atout de ce produit. Voyageant beaucoup, elle se dit toujours surprise de voir des iMac mis en évidence dans les magasins ou les entreprises. Ce n'est pas une machine que l'on cache, par son design elle participe à la décoration, à l'esprit des lieux.

Novielli est férue également de recherche sur Instagram, sur Facebook ou Twitter, avec le hashtag #imac, pour voir ce que les gens font de ce monobloc : « Avant on interrogeait les clients dans les magasins pour comprendre comment ils utilisaient leur machine, aujourd'hui on peut en apprendre beaucoup sur les réseaux sociaux ». Et de citer ces exemples de personnes qui photographient fièrement leur nouvelle acquisition ou bien leur installation au bureau ou à la maison.

Un motif de fierté, dit cette responsable produit arrivée sur Mac vers 2016, grâce à un MacBook blanc d'occasion. Avant ses débuts chez Apple en 2013 comme stagiaire, elle travaillait sur PC dans le milieu bancaire.

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