La Touch Bar des nouveaux Mac est pratiquement une Apple Watch

Nicolas Furno |

C’est incontestablement la nouveauté la plus impressionnante des nouveaux MacBook Pro : au-dessus du clavier, une barre d’OLED affiche des contrôles adaptés au contexte. Cette Touch Bar affiche les touches de fonction physiques qui se trouvaient auparavant à cet emplacement, mais aussi des boutons qui changent d’une app à l’autre et même des contrôles plus complexes. Des onglets dans Safari, des photos dans Photos, un sélecteur de couleurs dans Photoshop… les possibilités sont infinies, ou presque.

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Les développeurs peuvent dès maintenant adapter leurs apps pour prendre en charge la Touch Bar. Pour eux, c’est assez simple à intégrer et Apple a déjà travaillé avec plusieurs partenaires (Adobe, Microsoft, Pixelmator, Sketch…) qui proposeront dès le départ une prise en charge de la Touch Bar.

C’est simple pour les utilisateurs et pour les développeurs, mais intégrer la Touch Bar aux MacBook Pro n’a pas été simple du tout pour Apple. Pour commencer, le capteur digital Touch ID sur le côté droit est associé à la même enclave sécurisée que sur les appareils iOS. Concrètement, le constructeur a ajouté une nouvelle puce, nommée Apple T1, pour gérer ce capteur et stocker vos empreintes de manière sécurisée.

Pour fonctionner, la Touch Bar nécessite une nouvelle puce, nommée Apple T1, qui intègre notamment l’enclave sécurisée indispensable à Touch ID. Cliquer pour agrandir

Néanmoins, il n’y a pas que le capteur Touch ID qui a nécessité du travail supplémentaire pour Apple. Comme l’ont découvert plusieurs développeurs dans la bêta compatible avec la barre OLED, l’affichage de la Touch Bar n’est pas directement contrôlé par macOS Sierra. Ce qui s’affiche à l’écran et les interactions de l’utilisateur sont transmis en USB et d’un point de vue technique, cet écran est indépendant, non seulement de macOS, mais aussi du processeur Intel.

Apple a conçu la Touch Bar comme s’il s’agissait d’une Apple Watch intégrée à un Mac. C’est un processeur ARM qui la fait fonctionner et côté logiciel, c’est une version dérivée de watchOS qui a été dénichée. Les MacBook Pro identifient même ce composant comme une Watch2,5, une variante des Apple Watch commercialisées par Apple. Ce système dans le système n’est pas nommé watchOS, mais eos, probablement pour embedded os. Le constructeur a choisi de ne pas le mettre en avant, mais il s’agit bien d’un système dédié et partiellement indépendant.

Pour faire fonctionner la Touch Bar, Apple a intégré une version allégée de watchOS.

Cette implémentation a deux conséquences théoriques. En théorie, un constructeur tiers pourrait proposer une Touch Bar externe, mais il faudra pour cela apprendre comment les MacBook Pro communiquent avec la barre intégrée puisqu’Apple ne fournira certainement pas cette information. Plus amusant, la Touch Bar devrait pouvoir fonctionner même si le Mac est éteint.

Les composants principaux utilisés par macOS ne servent pas à la Touch Bar, tout est fourni par la puce Apple T1. Le système bureautique d’Apple n’est pas non plus indispensable à son bon fonctionnement, si bien qu’on pourrait l’utiliser également sans macOS. Ce n’est que de la théorie, mais c’est assez amusant d’imaginer utiliser ce Mac uniquement avec sa barre tactile.

Au passage, Apple ne s’est pas contenté de sécuriser le capteur Touch ID sur ces nouveaux MacBook Pro. La caméra FaceTime est elle aussi contrôlée par cette variante de watchOS et donc par la puce Apple T1. Ce choix est probablement dicté par des raisons de sécurité, tout comme l’association créée à l’usine entre le Touch ID et un MacBook Pro. Conséquence négative : il ne sera pas possible de changer le capteur a posteriori. Espérons que ce capteur est suffisamment solide…

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