Alors que ces dernières années, Blackmagic Design nous avait habitués aux annonces-surprises du NAB en matière de caméra professionnelle abordables, la surprise est venue cette fois de Sony. Le constructeur a présenté un nouveau modèle dans sa gamme d'appareils-photo hybrides : l'Alpha 7s .
Sony ne fait que suivre la tendance, et son concurrent de toujours Panasonic, qui présentait il y a peu un Lumix GH4 innovant avec de la 4K et une solution audio performante. Mais l'appareil hybride de Sony monte la barre encore un peu plus haut sur un certain nombre de paramètres.
Il prend des vidéos en 4K (3 840 x 2 160 pixels ou Quadra HD), en passe de devenir la norme chez tous les constructeurs. Et comme les autres membres de la gamme Alpha 7 de Sony, il a recours à un capteur Full frame, (CMOS 35 mm Full-frame Exmor) du type de ceux que l'on a l'habitude de retrouver plutôt dans les caméras pro haut de gamme. Ce capteur de 12,2 mégapixels est d'ailleurs moins fourni en pixels que l'A7 ou l'A7r. C'est un choix volontaire de la part de son fabricant qui lui permet d'offrir une sensibilité extrême en recourant à de larges pixels.
En effet, le « s » de l'alpha 7s symbolise la « sensibilité » à la lumière de l'appareil. Pour les vidéos, elle va de 200 à 409 600 ISO (mais 50 pour les photos). Elle permet de filmer dans des environnements sombres ou peu éclairés sans monter le « bruit » des images. Associé au capteur de grande taille, l'appareil est en mesure d'offrir une plage dynamique étendue, une meilleure fidélité et des nuances plus douces dans les couleurs. D'autre part, elle permet à Sony d'offrir des cadences élevées comme 120 images à la seconde, mais il faut accepter alors de baisser la résolution à 720p. En 1080p, la fréquence maximale est de 60p. Du côté des objectifs, il a recours aux montures E et A-Mount.
Tout n'est pas parfait cependant : le A7s ne peut enregistrer les vidéos 4K qu'il sait pourtant capturer. Pour y arriver, il lui faut recourir à un enregistreur branché sur la sortie HDMI, comme le moniteur de contrôle/enregistreur externe Shogun (environ 2000$/1458€) présenté à la même occasion d'Atomos, qui l'a développé en collaboration avec Sony (codec ProRes 10 bits 4.2.2). Par contre, la taille et le poids réduits de l'appareil lui permettent d'enregistrer sans problèmes les vidéos en 1080p, sans passer par un enregistreur externe.
Les vidéos sont enregistrées avec le codec XAVC-S, en AVCHD ou bien en MPEG-4. L'A7s gère le S-Log2 de Sony, sa courbe gamma offre une plage dynamique plus large (1300 %) que la courbe S-Log de Sony. Elle permet d'éviter le rognage (« cliping ») des valeurs dans les Lifts/Shadows et les Gains/High-Light. L'A7s, enfin, est équipé d'un chipset WiFi et d'une puce RFID (NFC) facilitant une connexion avec une tablette ou un AppPhone. Comme le GH4 de Matsushita, un « sabot » en option permet d'utiliser des microphones aux prises professionnelles (XLR avec une alimentation Phantom). L'appareil devrait être commercialisé cet été.