Apple M1 : le MacBook Pro fait mieux qu’un iMac Pro dans Final Cut Pro

Nicolas Furno |

Les premiers Mac Apple Silicon ont été livrés de l’autre côté du monde et les premiers heureux utilisateurs commencent à jouer avec leur nouvelle machine. À l’image de ce vidéaste chinois qui a détaillé son expérience dans Final Cut Pro avec un MacBook Pro 13 pouces doté de 8 Go de RAM, un modèle de base donc. Il a comparé cet ordinateur portable vendu à partir de 1 449 € à son Mac principal, un iMac Pro équipé de 128 Go de RAM, une machine qui débute à 7 779 €.

Malgré cette débauche de moyens, l’iMac Pro n’a rien pu faire contre la puissance de l’Apple M1. Alors même que le tout-en-un est mieux équipé sur tous les points, avec plus de cœurs processeur (dix minimum), beaucoup plus de RAM et surtout une carte graphique dédiée haut de gamme (AMD Radeon Pro Vega 56) qui dispose de sa propre mémoire dédiée (8 Go), le MacBook Pro 13 pouces a systématiquement exporté les différents projets du vidéaste plus rapidement.

Le Mac Apple Silicon a fait mieux à l’export, avec un écart grandissant plus la vidéo est complexe. Ainsi, l’export d’une vidéo 4K H.264 10 bits est environ 11 % plus rapide sur le MacBook Pro, mais l’export d’une vidéo H.265 en 8K est… 163 % plus rapide que sur l’iMac Pro ! 🤯 Le tout-en-un a été plus de deux fois plus lent sur cette tâche, terminée en à peine plus d’une minute sur le Mac Apple M1 contre deux minutes et 47 secondes sur le Mac Intel.

Export d’une longue vidéo 4K H.264 10 bits à 25 ips. L’écart entre les deux machines n’est alors que de l’ordre de 10 % environ.
Export d’une courte vidéo, aussi 4K H.264 10 bits, mais cette fois à 100 ips. Cette fois, le Mac Apple M1 creuse l’écart, avec un gain de performances autour de 77 %.

L’écart immense sur les vidéos H.265 entre l’iMac Pro et le MacBook Pro s’explique par l’absence de conversion matérielle sur le tout-en-un. Le processeur d’Intel ne gère nativement que le H.264 et à défaut d’une prise en charge matérielle, ses scores sont nettement moins bons.

Entre tous ces tests, c’est celui en H.264 qui est le plus juste pour comparer les deux machines et même alors, l’Apple M1 s’en sort en tête. Et puis, c’est l’un des avantages de cette puce créée par Apple, entreprise qui gère autant le matériel que le logiciel. Les composants ont été soigneusement choisis en fonction des besoins spécifiques des Mac, ce qui lui apporte son avance indéniable.

Pour en savoir plus :

Le MacBook Pro est aussi meilleur simplement pour lire les fichiers vidéo de façon fluide dans Final Cut Pro. Comme le vidéaste le montre dans sa vidéo, l’iMac Pro n’arrive pas à suivre la cadence et affiche même un message d’erreur sur la vidéo à 100 ips. Lors d’un travail de montage intensif, le MacBook Pro a aussi eu quelques ralentissements similaires, mais beaucoup moins et sans provoquer d’affichage du message d’erreur.

L’iMac Pro est tout simplement incapable de suivre la cadence…

La performance est d’autant plus impressionnante que le MacBook Pro utilisé ici dispose de 8 Go de RAM, ce n’est même pas le modèle avec 16 Go en option. Apple avait insisté pendant le keynote sur les avantages d’avoir la mémoire vive partagée et placée directement à côté des autres composants, on commence peut-être à en voir l’effet. Même si un modèle avec 16 Go pourrait faire encore mieux, on peut aussi envisager que la quantité de mémoire vive ne sera pas autant un problème sur les Mac Apple Silicon.

Cela ne suffit toujours pas à vous convaincre ? Alors sachez que le ventilateur du Mac portable est resté totalement silencieux pendant le montage d’une vidéo H.265. Il tournait peut-être pour maintenir les bonnes performances de la puce, mais pas assez vite pour qu’il soit audible. C’est de bon augure pour les amateurs de silence, et peut-être même aussi pour le MacBook Air et son refroidissement passif.

D’ailleurs, cette autre vidéo d’un utilisateur australien mesure un temps identique pour exporter avec iMovie une vidéo H.264 1080p sur les deux Mac Apple M1. Un exercice assez facile, mais qui montre que pour des usages simples, le MacBook Air pourrait s’en sortir, même en montage vidéo. Et sur une autre vidéo où il effectue une mesure des performances avec Cinebench, le MacBook Pro ne fait pas entendre son ventilateur et il reste à peine tiède, alors que c’est une tâche très exigeante et qu’il est posé sur un tapis, le pire pour son refroidissement. Les scores finaux entre les deux machines sont très proches.

Pour en revenir au vidéaste chinois et à Final Cut Pro, il souligne aussi que le niveau de la batterie était loin de descendre aussi vite sur son MacBook Pro 13 pouces que sur le modèle de 16 pouces qu’il utilisait auparavant en déplacement. Lors du montage de la vidéo 8K encodée en H.265, il a perdu 15 % de la batterie environ sur le Mac Apple M1. À titre de comparaison, il estime que son MacBook Pro 16 pouces aurait perdu 40 à 50 % de sa capacité sur la même tâche.

Même si ce sont d’excellentes nouvelles pour la puce créée par Apple, il relève également qu’il y a encore quelques bugs de jeunesse liés à la transition. Pendant le montage, il a eu plusieurs bugs : le son s’est coupé sur le MacBook Pro à un moment et Final Cut Pro a aussi planté à un autre. Il note enfin qu’AirDrop ne semblait pas fonctionner. Un bon rappel qu’un changement d’architecture n’est pas anodin et que vous devriez patienter un petit peu si vous n’aimez pas les bugs.

Ces défauts de jeunesse écartés, ces premiers tests en conditions réelles devraient finir de convaincre les plus sceptiques1. L’Apple M1, puce pensée pour les Mac d’entrée de gamme, peut déjà faire bien mieux qu’une machine professionnelle cinq fois plus chère pour éditer et exporter des vidéos. Alors imaginez la déclinaison plus puissante attendue au printemps et celle de l’an prochain…


  1. Toujours pas ? Bon alors sortons l’argument ultime : les autocollants Apple fournis avec le MacBook Air gris sidéral sont désormais gris. Et il y en a deux dans la boîte !  ↩︎

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