Munich réfléchit à remettre Microsoft en selle après 10 ans de logiciels libres

Florian Innocente |

Depuis presque 10 ans, la municipalité de Munich a migré la majorité de ses postes informatiques de Windows vers des solutions libres. Aujourd’hui, un rapport pose la question de revoir cette politique et de donner aux utilisateurs le choix de revenir sur Windows.

L’Hotel de Ville de Munich

20 000 postes environ tournent aujourd’hui sur “LiMux”, une version adaptée d’Ubuntu — Munich a dû financer des développements de module lorsque c’était nécessaire — et la suite office a été troquée par son équivalent OpenOffice puis LibreOffice. Un peu plus de 4 000 postes sont sur Windows, notamment pour des raisons de compatibilité avec les applications utilisées.

Un programme de modernisation des équipements en place, avec un investissement de 18,4 millions de dollars sur quatre ans, suggère de laisser les utilisateurs qui le souhaitent passer sur Windows et Microsoft Office, explique TechRepublic.

Le gros des personnels est satisfait de l’environnement existant, mais certains services, comme celui des ressources humaines de la ville, est particulièrement sévère dans son bilan. Il y est fait état de mécontentements des utilisateurs qui persistent encore aujourd’hui, de problèmes de lecture de fichiers PDF, d’impression, de plantages, d’une productivité moins bonne. Le tout sur fond d’une dépendance de la ville pour des solutions de SAP et Oracle qui, de toute façon, fonctionnent mieux ou seulement avec Windows.

Une partie de ces problèmes est aussi la conséquence d’un parc hétérogène et ancien, que ce soit sur le matériel ou le logiciel. La version d’Ubuntu utilisée (12.04) a quatre générations de retard, quant à Windows c’est la version 7 qui domine à 77%, le reste étant un agrégat de XP, Vista et 2000.

Certains, comme la Free Software Foundation Europe regrettent que ce rapport de 450 pages ait été rédigé avec l’assistance du cabinet Accenture, avec qui Microsoft est en affaire. Les Verts, au sein du conseil municipal défendent, le maintien des solutions libres, arguant qu’aucun système n’est exempt de défauts et qu’il s’agit d’abord de problèmes d’adaptations après une longue habitude de Windows.

Ces difficultés recensées dans ce rapport mettent en exergue la nécessité d’employer des logiciels détachés de toute dépendance à une plateforme en particulier. De recourir par exemple le plus possible à des solutions fonctionnant au sein de navigateurs web. Cependant, aucune décision ne sera prise dans l’immédiat, le sujet étant particulièrement complexe.

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