Acquisition d'Activision : Microsoft met le paquet pour arracher l'accord de l'UE

Mickaël Bazoge |

Microsoft est prêt à tout pour arracher le feu vert des autorités de la concurrence dans le dossier de l'acquisition d'Activision Blizzard King. Un achat géant (69 milliards de dollars 😅) qui ne va pas de soi pour de nombreux régulateurs à travers le monde. La Competition and Markets Authority britannique (CMA) estime que ce rapprochement fera augmenter les prix, réduira le choix des consommateurs et limitera l'innovation.

La commission fédérale américaine au commerce (FTC) s'est de son côté opposée à l'acquisition en décembre dernier. Autant dire que Microsoft a besoin de gagner une bataille et peut-être que l'éditeur y parviendra avec la Commission européenne. L'exécutif de l'Union a émis un « avertissement formel » sur ce projet début mars, mais les principales parties intéressées ont participé aujourd'hui à une audience à huis clos à Bruxelles.

Histoire de montrer patte blanche, Microsoft a fait deux annonces importantes. La première, c'est un engagement ferme auprès des joueurs Nintendo qu'ils auront droit à la franchise Call of Duty sur leur plateforme et ce, pendant une durée de 10 ans, avec la parité des fonctions et une date de sortie commune avec les jeux Xbox. Au passage, le tweet de Brad Smith ne parle pas nommément de la Switch, Nintendo préparant activement un successeur à sa console hybride.

Autre annonce importante : Microsoft et Nvidia se sont entendus sur un partenariat qui permettra aux utilisateurs de GeForce Now de profiter des jeux Xbox PC. Là aussi, c'est un accord sur 10 ans. De fait, ces jeux seront donc jouables sur Mac, iPhone, iPad, sur Android, sur PC, en fait sur toutes les plateformes compatibles avec le service de streaming de Nvidia.

Une fois l'acquisition d'Activision dans la poche, les jeux du studio seront également disponibles sur GeForce Now — dont Call of Duty qui est un des plus gros joyaux convoités par Microsoft. C'est aussi la principale pomme de discorde avec le grand rival Sony : si l'éditeur parvient à s'emparer du FPS, le jeu deviendrait un avantage concurrentiel certain pour la Xbox et une perte sèche pour le constructeur de la PlayStation.

Microsoft a néanmoins proposé à Sony le même type de contrat qu'avec Nintendo, sans réponse jusqu'à présent. En plus de Nintendo, Microsoft peut donc compter sur le soutien de Nvidia. Mais est-ce que ce sera suffisant pour emporter l'adhésion de la Commission européenne ?

Accédez aux commentaires de l'article