Perquisitions chez Orange, soupçonné de louer trop cher son infrastructure fibre

Mickaël Bazoge |

Le siège d'Orange, à Issy-les-Moulineaux, ainsi que trois autres sites de l'opérateur ont fait l'objet d'une perquisition le 10 mars par les agents de l'Autorité de la concurrence. Une opération d'envergure qui doit démêler les fils de deux enquêtes distinctes, comme l'explique Capital.

La première concerne les réparations des réseaux télécom de Saint-Barthélémy et Saint-Martin, dévastés après le cyclone Irma en 2017. Le concurrent local Dauphin Telecom estime qu'Orange a d'abord réparé ses propres équipements au détriment de l'ensemble du marché.

Crédit : PawinG (Pixabay)

L'autre enquête est potentiellement plus explosive pour l'opérateur historique. Dans une plainte déposée en 2020 auprès de l'Autorité de la concurrence, l'Association des Opérateurs Télécoms Alternatifs (AOTA) reproche à Orange de louer trop cher son réseau fibre à des concurrents et aux collectivités locales (qui peuvent ensuite proposer la connexion à des entreprises). Dans certains cas, l'opérateur historique aurait refusé l'accès à son infrastructure.

Ce dossier au long cours a déjà donné lieu à un rejet de la part du régulateur en janvier 2020, en raison du manque d'éléments prouvant l'abus de position dominante, mais l'Autorité a tout de même lancé une enquête exploratoire. Orange a engagé les recours pour contester ces saisies.

Difficile de dire à l'heure actuelle les conséquences de ces perquisitions. Toujours est-il que le marché de la fibre optique est dans une phase de croissance très forte, comme l'a récemment dit l'Arcep dans son dernier observatoire. En fait, il y a désormais plus d'abonnés fibre que d'abonnés ADSL. En janvier, Orange dépassait 6 millions de clients FttH (fibre jusqu'à l'abonné) en France, soit 31,7 % de plus qu'il y a un an.

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