Pas d'avis de passage, vols, erreurs : Colissimo veut améliorer la livraison du dernier kilomètre

Mickaël Bazoge |

Les histoires d'horreur impliquant des livraisons Colissimo catastrophiques sont légion sur les réseaux sociaux : paquets défoncés, livreurs qui ne sonnent pas à la porte, pas d'avis de passage, voire des vols. La mauvaise réputation du service de livraison opéré par La Poste n'est plus à faire, et pourtant impossible de s'en passer : Colissimo aujourd'hui, c'est la moitié des livraisons de colis en France. Xavier Mallet, le directeur général de La Poste, a voulu montrer patte blanche dans un entretien dans Le Parisien.

Image : Colissimo.

D'abord, en admettant les problèmes qui frappent Colissimo. « Dès la sortie du confinement, Colissimo a connu une explosion d'activité : +50% du jour au lendemain. De 1,2 million de colis livrés chaque jour, nous sommes passés à 1,7 million, et même 2 millions de colis certains jours ». Avant le confinement, le taux d'erreur tournait autour de 1% : « Sur 2 millions de colis, ça fait 20 000 clients mal servis par jour, ça n'est pas satisfaisant ».

Colissimo a dû se réorganiser dans l'urgence afin d'assurer cette « hausse brutale » des livraisons, ce qui a « dégradé notre qualité de service ». En juin et début juillet, le taux d'erreur a doublé, à 2%. Au plus fort de l'activité, cela a pu représenter 40 000 erreurs par jour ! Néanmoins, depuis la mi-juillet, le taux est revenu à 1% malgré des volumes supérieurs de 30% par rapport à l'avant-confinement.

Xavier Mallet revient sur le principal problème de Colissimo : le dernier kilomètre. Aujourd'hui, 94% des colis sont livrés du premier coup par 80 000 facteurs (c'était 91% avant la crise sanitaire, 98% pendant le confinement). La question des vols de colis concerne « une toute petite minorité souvent vite repérée, car elle récidive », d'après le dirigeant. « Nous signalons au procureur un à deux cas par semaine, c'est peu sur 80 000 agents ».

Parmi les solutions qui sont en train d'être mises en place, Colissimo va travailler avec les plateformes de vente en ligne afin de réduire la taille des colis : il s'agit de pouvoir glisser les paquets dans les boîtes aux lettres normalisées des immeubles. Pour 10% des paquets trop gros ou qui nécessitent une signature, « on va réactiver prochainement l'envoi d'un mail indiquant une fourchette d'horaire de passage ». Un second passage le lendemain va être systématisé en cas d'absence. Les premiers tests débuteront le 1er octobre. Enfin, les facteurs pourront bientôt passer des coups de fil pour signaler leur arrivée.

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