Après un accident mortel de Model X, Tesla et Apple dans la ligne de mire des autorités américaines

Mickaël Bazoge |

Avec ou sans pilotage automatique, mieux vaut rester les yeux sur la route, prêt à reprendre le contrôle du véhicule en cas de problème. En mars 2018, un accident de la route a coûté la vie à Walter Huang, ingénieur chez Apple et développeur de jeux. Il roulait dans sa Model X près de Mountain View, en Californie, et tandis que l'Autopilot du véhicule était activé, le conducteur jouait à un jeu sur son iPhone. La voiture, qui roulait à 114 km/h, a mal interprété une ligne sur la route, et n'a pas détecté la chaussée centrale en béton. Au lieu de freiner, le véhicule a accéléré et s'est crashé.

Photo GabboT, CC BY-SA 2.0.

Le Conseil national de la sécurité des transports américain (National Transportation Safety Board, NTSB), l'autorité qui enquête entre autres sur les accidents de la route, a tenu une audition ce mardi durant laquelle elle a vilipendé Tesla… et Apple. Même si le conducteur était distrait, le système de prévention de collision de la Model X aurait dû l'alerter, rapporte CNBC.

Le vice-président du NTSB, Bruce Landberg, a qualifié le système Autosteer, à l'époque en version bêta, de « complètement inadéquat ». Et pour cause, cette technologie est censée maintenir la voiture dans sa ligne sur autoroute. Le président du Board, Robert Sumwalt, a prévenu les automobilistes que « si vous possédez une voiture équipée d'une automatisation partielle, vous ne possédez pas une voiture autonome. Pas la peine de prétendre le contraire ».

Sumwalt a également rappelé qu'en 2017, sur six constructeurs automobiles, seul Tesla a ignoré les recommandations du NTSB visant à améliorer la sécurité de ses véhicules semi-autonomes. L'organisme veut que Tesla s'engage à améliorer son système qui permet au véhicule de savoir si le conducteur est bien en mesure de reprendre le contrôle. La concurrence utilise des caméras, Tesla des capteurs sur le volant.

Apple aussi est dans le collimateur de l'agence. Le NTSB lui reproche de ne pas avoir mis en place une politique stricte visant à interdire à ses employés l'usage de l'iPhone au volant, sauf en cas d'urgence. Apple a déclaré à CNBC que l'entreprise s'attend à ce que ses employés respectent la loi. Depuis iOS 11, l'iPhone bascule automatiquement en mode « Ne pas déranger en voiture » qui éteint l'écran lorsque l'appareil détermine que l'utilisateur est en voiture. Avec des résultats plutôt encourageants.

Mais cela ne suffit pas, et le NTSB veut que les employeurs serrent la vis sur le sujet : ils devraient ainsi purement et simplement interdire l'utilisation d'appareils électroniques quand un salarié conduit.

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