Stéphane Richard reconnait la dégradation de la qualité du réseau ADSL d’Orange

Mickaël Bazoge |

Entre le déploiement de la fibre, la consolidation de la 4G et les investissements à venir pour la 5G, la colonne des dépenses d’Orange est déjà bien chargée. Au détriment d’autres technologies comme l’ADSL ? C’est bien possible. Le Figaro rapporte des propos de Stéphane Richard, le PDG du groupe, qui fin septembre reconnaissait devant les députés qu’il y avait bien eu une « dégradation incontestable ces derniers mois » de la qualité du réseau cuivre.

Les intempéries de l’hiver dernier et les vols de cuivre expliquent en partie ce désintérêt pour l’ADSL, dont l’entretien ne fait plus partie des priorités d’Orange. Pourtant, on compte en France 29 millions de foyers connectés en ADSL, contre 4 millions en fibre. Autant dire qu’il est impossible de gommer cette clientèle d’un claquement de doigts.

Et puis cette dégradation du réseau ADSL ne concerne pas qu’Orange. L’opérateur historique loue cette infrastructure à la concurrence qui n’est pas spécialement ravie de voir leurs clients attendre des jours, voire des semaines entières, sans connexion à internet en cas de panne. Le délai d’intervention moyen est de 47 heures, mais il ne s’agit que d’une moyenne. Ce d’autant que l’ADSL est souvent le seul moyen de profiter d’internet dans des zones sans fibre ni 4G.

Bouygues Telecom, SFR et Free versent à Orange un total de 1,5 milliard d’euros par an (9,31 euros par mois et par abonné) pour emprunter les fils de cuivre de l’historique. Un tiers de cette somme est consacrée à l’entretien du réseau ADSL, ce qui est considéré comme insuffisant aux yeux de beaucoup d’observateurs.

L’affaire pourrait aller plus loin encore, puisque l’Arcep s’est emparée du dossier. L’autorité pourrait décider de baisser les frais de dégroupage versés à Orange, ce qui évidemment arrangerait les bidons des trois autres opérateurs.

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