WhatsApp, Apple : les autorités britanniques veulent des portes dérobées

Mickaël Bazoge |

Le débat autour du chiffrement a rebondi la semaine dernière, suite à l’attaque terroriste perpétré par Khalid Masood à Londres, qui a fait quatre morts et des dizaines de blessés. D’après l’enquête, deux minutes avant son acte, il s’est connecté à la messagerie WhatsApp qui chiffre les conversations de bout en bout. Impossible donc de consulter les messages envoyés ou reçus.

Amber Rudd, la secrétaire d’État à l’Intérieur, a estimé sur la BBC que les terroristes ne devaient avoir « aucun endroit où se cacher » et qu’il était « inacceptable » de ne pouvoir accéder à ces messages. Il faut que les services secrets puissent consulter les conversations, y compris dans les messageries chiffrées. La secrétaire d’État a également fait savoir qu’elle allait rencontrer des sociétés high-tech cette semaine pour évoquer ce sujet délicat.

Amber Rudd.Cliquer pour agrandir

Du côté de WhatsApp, on se dit « horrifié par l’attaque », et on assure de sa coopération avec les autorités britanniques. Mais il est peu probable que la messagerie puisse livrer les informations réclamées par Amber Rudd : le chiffrement protège la confidentialité des échanges… à moins bien sûr d’installer une porte dérobée qui pourrait être mise à profit par des pirates.

« Nous devons nous assurer que des organisations comme WhatsApp, et il y en a beaucoup d’autres comme cela, ne deviennent pas des endroits secrets où les terroristes peuvent communiquer entre eux », estime Rudd, qui s’en prend également à Apple : « Je demanderai à Tim Cook de réfléchir à d’autres moyens de nous aider à nous sortir de situations comme [le chiffrement de] WhatsApp sur les téléphones Apple ».

Aussi bien Apple que Facebook, propriétaire de WhatsApp, ont déjà fait savoir que leur priorité allait à la protection des données de leurs utilisateurs. Le discours des autorités britanniques fait écho à celui entendu de ce côté-ci de la Manche : Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur et actuel Premier ministre, a réclamé une action internationale contre le chiffrement.

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