L’Arcep veut s’attaquer aux « derniers bastions du monopole d’Orange » sur la fibre. L’opérateur est au centre d’un rapport du gendarme des télécoms, l’accusant en substance d’empêcher une saine concurrence sur ce marché, suivant en cela les accusations de Free, SFR et Bouygues Telecom.

Les trois groupes n’arrivent tout simplement pas à suivre le rythme imprimé par Orange dans le déploiement de sa fibre. Pire encore, les opérateurs reprochent au numéro 1 du marché (il en détient 75%) de vouloir remettre au goût du jour un monopole qui serait évidemment dommageable à la concurrence, rappelle Les Echos.

Une accusation balayée du revers de la main par Pierre Louette, directeur exécutif d’Orange. « L’avance acquise [sur la fibre] s’est faite à la force des investissements d’Orange », écrit-il sur Twitter. « Nous ne sommes pas responsables des erreurs stratégiques des concurrents », tacle-t-il.

Malgré les protestations d’Orange, l’Arcep entend mettre en place des obligations nouvelles pour l’opérateur historique. Celui-ci pourrait être obligé d’aider ses concurrents à entrer dans les immeubles où sa fibre est déjà présente, afin qu’ils puissent raccorder leur propre fibre. Dans les zones où la fibre Orange ne serait pas présente, l’opérateur devrait tout de même faire basculer ses clients de l’ADSL vers la fibre — celle de la concurrence. Le régulateur veut aussi améliorer la compétition entre opérateurs sur le marché de l’entreprise.

Orange a un répit pour faire valoir sa position : le texte doit d’abord être soumis à l’Autorité de la concurrence, puis les mesures seront validées par l’Arcep sans doute cet été. Mais il faut s’attendre à une réponse ferme de la part de l’opérateur. Stéphane Richard, le PDG du groupe, n’y était pas allé par quatre chemins en septembre dernier : « Notre monopole a disparu il y a vingt ans, c'est débile d'agiter cet épouvantail », avait-il déclaré lors d’un colloque. Le bras de fer s’annonce donc musclé.