Les voitures Tesla conduisent (presque) sans vous

Nicolas Furno |

Tesla a finalisé la septième version du logiciel qui contrôle ses Model S et tous les heureux propriétaires devraient recevoir la mise à jour dans les prochains jours aux États-Unis et dans les prochaines semaines dans le reste du monde. Et cette 7.0 n’est pas une mise à jour mineure, puisqu’elle active le pilotage semi-automatique dans toutes les voitures du constructeur sorties depuis un an.

Photo Wired

Parler de voiture autonome est exagéré, mais les Model S équipées du matériel nécessaire sont capables de conduire seules dans certains cas de figure. Sur une autoroute, le véhicule maintient sa vitesse en tenant compte automatiquement de la vitesse du trafic et la Tesla contrôle aussi les roues pour se maintenir dans une voie. La voiture peut aussi chercher une place de parking et se garer toute seule, jusque-là rien de bien original. Une fonction plus originale permet de changer de voie, toujours sur autoroute, par exemple pour doubler un autre véhicule trop lent.

L’écran affiché sous les yeux du conducteur en mode pilotage automatique. Cliquer pour agrandir

Pendant tout le processus, l’ordinateur de bord contrôle tout, mais le conducteur doit en fait rester présent et attentif. D’ailleurs, on peut enlever ses mains du volant quelques secondes, mais pas plus. Si vous ne tenez pas le volant trop longtemps, après une alerte sonore, la voiture s’arrêtera d’elle-même, par sécurité. Vous restez ainsi toujours responsable en cas de problème, un choix assez conservateur qui tranche avec la décision récente de Volvo de se porter responsable en cas d’accident sur ses modèles automatiques.

Pour bénéficier de toutes ces fonctions, il faut la dernière version de la Model S, commercialisée depuis un petit peu plus d’un an. Cette version est équipée de multiples capteurs tout autour pour analyser la situation en permanence et détecter les dangers devant et derrière, mais aussi sur les côtés. Par ailleurs, Tesla a mis au point une base de données cartographique aussi précise que possible et qui sera surtout mise à jour en permanence par… les Model S en circulation.

L’un des capteurs exploités par la Model S pour conduire automatiquement (Photo Wired). Cliquer pour agrandir

En effet, si les possibilités de conduite automatique de la Model S n’ont rien de vraiment nouveau — on retrouve la même chose, parfois depuis des années, sur les modèles premium des constructeurs traditionnels —, Tesla reprend l’avantage sur deux points. D’une part, il ne s’agit pas d’une option facturée en supplément du prix de base, toutes les voitures sont compatibles par défaut avec ce système, même celles qui ont été vendues sans la fonction.

D’autre part, toutes les Tesla sont connectées et l’entreprise en profite pour collecter des données. Le pilotage automatique va donc s’améliorer naturellement avec le temps et plus il sera utilisé, plus il sera perfectionné. Par ailleurs, des mises à jour sont déjà prévues et le constructeur veut notamment proposer à ses clients un mode où on peut laisser la voiture se garer seule, et revenir après chercher ses occupants devant la porte.

Voilà qui sera fort pratique, en attendant la vraie voiture autonome, qui n’est peut-être pas si loin qu’on le croit. Avec la nouvelle Model X présentée récemment par le constructeur, une nouvelle fonction ouvre les portes et prépare le véhicule à démarrer dès que vous vous en approchez. Combinez cette fonction au pilotage automatique de la Model S et on obtient une bonne base pour une voiture capable de conduire sans votre aide.

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