« Le Parfum des hommes », une œuvre sur la face sombre de Samsung

Oyoel |

Samsung occupe une place prépondérante dans l'économie sud-coréenne. Le conglomérat compte à lui seul pour 13 % des exportations du pays et son chiffre d'affaires équivaut à 23 % du PIB. Autant dire qu'on ne s'attaque pas comme ça à la première puissance du pays.

Dans Le Parfum des hommes, l'auteur coréen Kim Su-Bak ose aborder un scandale qui touche les usines de semi-conducteurs de Samsung. Ce roman graphique édité en France par Atrabile raconte l'histoire vraie de Yumi, une jeune femme morte d'une leucémie après avoir travaillé dans une usine de la marque, et de son père qui veut faire la lumière sur son décès.

[Yumi] décédera finalement sur la banquette arrière du taxi conduit par son propre père, Sang-ki Hwang, alors qu’il la conduit à l’hôpital. M. Hwang se rendra vite compte que sa fille n’est pas la seule ouvrière à être tombée malade. Et si c’était son travail, en l’exposant à des matières hautement toxiques, qui l’avait tuée? Afin de rendre publique cette situation et d’honorer ainsi la mémoire de Yumi, Sang-ki rencontre des responsables de partis politiques et des médias. La réponse est trop souvent identique: personne n’ose défier le géant Samsung.

Cet ouvrage est le fruit d'un travail journalistique. Kim Su-Bak déclare ne pas considérer Le Parfum des hommes comme une bande dessinée à caractère politique. Pour lui, c'est une question d'humanisme. « Ce sont les rencontres, toutes les rencontres, qui ont forgé l’homme et le dessinateur que je suis », a-t-il expliqué au site L'Atelier des Cahiers qui lui a consacré un portrait. Le destin dramatique de Yumi Hwang avait trouvé un certain écho dans les médias, comme dans cette enquête du Monde Diplomatique.

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Selon l’organisation de lutte pour les travailleurs coréens SHARPS, 26 cas de leucémies et de lymphomes ont été recensés depuis 2003, et davantage si l’on remonte plus loin dans le temps.


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