Apple veut réduire l'aérien dans sa logistique

Florian Innocente |

Lorsqu'elle le peut, Apple choisit les océans pour le transport de ses produits depuis les usines de fabrication jusqu'aux lieux de livraison. Une manière de réduire son empreinte carbone, mais une stratégie encore utilisée avec modération.

Avec l'approche de la Journée de la Terre ce 22 avril, Apple a publié son traditionnel rapport environnemental. 114 pages très denses dans lesquelles la Pomme détaille ou réitère ses efforts pour améliorer ses processus de fabrication, utiliser des matériaux, des produits et des sources d'énergie peu ou pas polluantes et entrainer dans son sillage ses nombreux sous-traitants.

Au chapitre du transport — l'un des facteurs de sa consommation carbone — Apple explique que les voies maritimes sont privilégiées plutôt que les trajets aériens « chaque fois que possible ».

Plus concrètement, les lancements en 2022 des « AirPods 3, du Mac Studio et de l'écran Studio Display » lui ont donné l'occasion de « préférer le transport par les océans ». En moyenne, poursuit Apple, ce mode de transport réduit les émissions de l'ordre de 95 % comparé à l'avion.

Sur le cycle de vie de ces produits, la part du transport dans les émissions carbone est faible. Apple indique 2 % pour le Mac Studio et 5 % pour le Studio Display (plus encombrant il est vrai). Mystère pour les AirPods, ceux-ci, cette année encore, sont la poussière cachée sous le tapis, ils continuent de se faire très discrets dans le rapport.

Pour le Mac mini M2, il n'y a plus grand-chose à gratter, la part du transport est inférieure à 1 %, tout comme les MacBook Pro et le MacBook Air. À propos de ce dernier portable, il est néanmoins indiqué que la mer et le rail tendent à être préférés à l'aérien pour son acheminement.

Si l'effort est louable, les trois produits cités plus haut par Apple ne se vendent pas dans les volumes d'un iPad et a fortiori d'un iPhone. Il y a quelques années, alors qu'Apple expédiait déjà beaucoup de téléphones depuis la Chine — mais beaucoup moins qu'aujourd'hui — il se disait qu'elle accaparait énormément de lignes aériennes des transporteurs pour ses iPhone de nouvelle génération. Même les AirPods 3 peuvent être soupçonnés de ne pas faire face à la même demande que les AirPods 2 et Pro.

Électrifier les derniers kilomètres

Ce changement de pied quant au choix du mode d'acheminement n'en est pas moins intéressant, surtout s'il est amené à se développer pour plus de produits chez Apple. L'avion reste néanmoins un élément clef de sa chaine logistique. La marque déclare à ce sujet qu'elle soutient les efforts de développement de carburants moins polluants pour le transport aérien.

Les derniers kilomètres de la livraison ne sont pas oubliés. Le rapport évoque l'étude de solutions plus vertes là aussi. Un projet pilote a été mené en Europe avec un poids lourd fonctionnant à l'hydrogène. La Pomme évalue également les offres de ses partenaires transporteurs impliquant des fourgons ou des vélos électriques.

En manifestant son intérêt pour ces modes de transports moins polluants, et forte de son statut de gros client que l'on veut garder, Apple dit espérer encourager leur adoption et déploiement chez les transporteurs qu'elle choisit.

Accédez aux commentaires de l'article