Antonio García Martínez ne digère pas la manière dont Apple l'a licencié

Florian Innocente |

Antonio García Martínez n'a pas apprécié la manière dont Apple l'a limogé quelques semaines à peine après son embauche et il le fait savoir.

Recruté depuis le mois d'avril au sein de l'équipe des plateformes publicitaires d'Apple pour l'App Store et News, il a été licencié après qu'une pétition de plus de 2 000 employés s'étonnant de son embauche et demandant une enquête a circulé et été rendue publique par The Verge.

L'origine de l'imbroglio réside dans un ouvrage qu'il a publié en 2016, Chaos Monkey, sur la Silicon Valley et dans lequel plusieurs passages ont été considérés comme misogynes ou racistes.

L'ancien cadre de Facebook et précédemment conseiller chez Twitter a envoyé hier une série de tweets dans lesquels il s'étonne de la réaction d'Apple et liste à son tour ses griefs.

Il déclare d'abord qu'Apple a été pressante dans ses efforts pour le convaincre de rejoindre Cupertino, au vu de ses états de service et de ses compétences dans les secteurs de la publicité et de l'utilisation des données et des questions de vie privée.

Acceptant l'offre, Antonio García Martínez dit avoir vendu sa maison — « construite de mes propres mains » située dans l'État de Washington — et mis en pause son activité d'écrivain en prévision des années à venir au sein d'Apple.

Il ajoute que le contenu de ses écrits a été longuement abordé lors de ses entretiens d'embauche ainsi que la manière dont il faisait le distinguo entre sa personnalité et celle de l'ouvrage (qui n'a pas été promu comme une œuvre de fiction). Son licenciement, décidé d'un « claquement de doigt », a été suivi d'une déclaration d'Apple dont il estime qu'elle « implique clairement qu'il y a eu des comportements déplacés de ma part pendant la période où j'étais chez Apple. C'est diffamatoire et rigoureusement faux ».

« Chez Apple, nous nous sommes toujours efforcés de créer un lieu de travail inclusif et accueillant où chacun est respecté et accepté », avait déclaré le constructeur à la presse américaine, « Un comportement qui rabaisse ou discrimine les gens pour ce qu'ils sont n'a pas sa place ici ».

Dans le Wall Street Journal, Antonio García Martínez répète que ses recruteurs chez Apple étaient parfaitement au fait de ses écrits mais il offre néanmoins un mea culpa : « Ce livre ne me définit pas aujourd'hui, tout comme il ne me définissait pas à l'époque. Pour être honnête, il y avait un personnage littéraire. J'essayais de créer un style, à ma manière à la fois naïve et néophyte, ce qui avec le recul, était je pense une erreur et je le regrette profondément ».

Chaos Monkey (non traduit) avait reçu une critique favorable du New York Times à sa parution, malgré quelques défauts de style ou sur l'intérêt de certains faits rapportés : « Et pourtant, d'une manière ou d'une autre, "Chaos Monkey" parvient à être un guide à 360 degrés irrésistible et indispensable sur l'establishment des nouvelles technologies ».

Probablement grâce à la publicité faite autour de ce livre, il est actuellement, sous ses différentes formes, en 3e, 6e et 8e position chez Amazon US dans sa catégorie, après avoir brièvement grimpé aux deux premières places. Il est en première place des livres payants de son domaine… dans la boutique d'Apple.

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