Tim Cook sur les outils de contrôle parental et sur la « crise » de la surveillance

Mickaël Bazoge |

Tim Cook a profité de sa fin de semaine pour répondre à quelques questions d’ABC concernant plusieurs sujets d’actualité. Celui qui a occupé la scène médiatique ces derniers jours, c’est le contrôle parental, avec la suppression des apps tierces exploitant des outils de gestion de flotte.

Le CEO d’Apple explique pour commencer que le modèle économique de son entreprise est de vendre ses iPhone. « Mais je ne veux pas que vous utilisiez trop nos produits » : « Ce que nous voulons, c’est que nos produits enrichissent votre vie, qu’ils vous permettent de faire des choses que vous ne pourriez faire sans eux ».

D’où la fonction Temps d’écran introduite avec iOS 12, qui permet aux utilisateurs de se tenir au courant de l’usage qu’ils ont de leurs appareils. Et, le cas échéant, de revoir leurs habitudes afin de passer moins de temps dessus. Tim Cook en convient : ça n’a rien changé pour lui, il passe toujours autant de temps derrière ses écrans.

En revanche, son usage des notifications a changé, il s’est rendu compte qu’il dégainait trop souvent son iPhone : environ 200 fois par jour. « Je pensais que c’était moitié moins ». Il indique aussi recevoir beaucoup de courriels de parents qui ont de « super idées » pour améliorer les options de contrôle des appareils de leurs enfants.

« Il n’existe aucun standard pour être parent. Les gens ont des visions différentes ce qu’ils veulent autoriser à leurs enfants ou pas », explique-t-il. « Ce qui peut me sembler raisonnable [pour un enfant] ne le sera peut-être pas pour mon voisin ».

Tim Cook n’a cependant pas indiqué si Apple comptait proposer une API de contrôle parental aux apps qui le demandent. En revanche, il laisse entendre que des nouveautés vont être proposées dans Temps d’écran (lire : Contrôle parental : les éditeurs rejetés de l'App Store demandent une API publique).

Autre préoccupation de Tim Cook, le respect de la vie privée dans ce qu’il qualifie de « crise de la surveillance ». Un cheval de bataille bien connu du patron d’Apple, pour qui les services en ligne qui recueillent des données sur leurs utilisateurs sont pires que les voyeurs qui se cachent derrière les fenêtres pour vous espionner : « [Ces services] en savent bien plus sur vous que les voyeurs ».

Quand on lui pose la question sur la contradiction qu’il y a à gagner de l’argent sur des apps distribuées par l’App Store qui enfreignent la confidentialité, Tim Cook répond qu’Apple ne touche rien sur Facebook. En ce qui concerne Google, la situation est différente selon lui.

Le constructeur génère des revenus grâce à Google, qui est le moteur de recherche par défaut de Safari, un privilège qui rapporte beaucoup à la Pomme. Surtout, cela permet à Apple d’offrir avec Safari « le meilleur navigateur web ».

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