Si c'était à refaire, Norman Foster reverrait les parkings d'Apple Park

Florian Innocente |

Si la chance lui était donnée de changer quelque chose aux plans d'Apple Park, son architecte Norman Foster modifierait les parkings. Lors de la conférence Wired Business, Foster a hésité à la question de ce qu'il reverrait dans ses plans, puis il a cité les deux immenses parkings extérieurs (un autre est situé en sous-sol, sous le bâtiment principal, mais au vu de ce qu'il en aurait coûté de se reposer uniquement sur celui-ci, deux longs parkings jumeaux sur trois niveaux ont été construits à une extrémité du campus).

Norman Foster redoute qu'à un horizon de 10 à 15 ans la fonction de parking devienne obsolète, à la suite d'une révolution dans les transports, d'une diminution de l'importance accordée aux véhicules personnels et, par ricochet, à leurs garages.

Peut-être que le garage traditionnel doit être repensé et ce dès maintenant. Éventuellement, si j'avais une seconde chance, j'insisterais davantage pour essayer de les convaincre en disant "Agrandissez la hauteur sous plafond de "ça", de telle manière que si vous ne le remplissez pas de voitures à l'avenir, vous pourrez plus facilement le transformer en espace habitable.

Les deux parkings extérieurs d'Apple Park

Foster a rappelé à quel point Steve Jobs était pointilleux sur le moindre détail de son futur campus (lire aussi Apple Park : la vision de Steve Jobs pour les cent prochaines années d'Apple), sur sa volonté d'effacer la frontière entre le bâtiment et l'extérieur en se reposant énormément sur l'emploi du verre. Comme ces immenses panneaux de l'atrium, dans lequel se trouve la cantine, qui peuvent s'ouvrir en à peine 12 secondes.

Avoir un cahier des charges aussi précis avec un interlocuteur aussi obsessionnel n'empêche pas de réaliser des bâtiments flexibles dans leurs usages. Ce serait même le contraire, assure Norman Foster. Les meilleurs bâtiments sont le fruit d'une vision forte. Ils doivent être soigneusement réfléchis pour s'adapter à la manière dont les gens et la société vont immanquablement changer, et pour cela il ne suffit pas de faire de grands espaces ouverts.

Les lieux de travail qui vont le mieux résister à l'épreuve du temps sont ceux qui prennent en compte les aspirations profondes des gens qui y passent leur journées. Ils proposeront des circulations pratiques pour aider les personnes à se rencontrer. Au lieu de séquestrer les employés à l'intérieur de boîtes en verre, ils les encourageront à se connecter avec la nature, écrit Wired en résumant les propos de Foster.

Pour être efficaces, les architectes et les entreprises doivent penser au delà de la simple notion de productivité « Depuis le départ, j'ai contesté l'idée selon laquelle un siège d'entreprise, qu'il soit énorme ou minuscule, ne doit être qu'un lieu de travail. Il faut raisonner en termes de style de vie ».

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