Le régulateur japonais pourrait sanctionner Apple et trois opérateurs

Florian Innocente |

Les autorités japonaises de la concurrence envisagent de prendre des mesures à l’encontre d’Apple et des trois principaux opérateurs téléphoniques du pays.

Cette possible action, explique Reuters, fait suite à la parution d’un rapport le mois dernier qui décrit les tactiques de Docomo, KDDI Corp et Softbank Group pour verrouiller le marché des iPhone, à leur avantage.

Apple Store de Omotesando

Il s’agit pour eux de stimuler la demande en iPhone récents et éviter d’être gênés par les ventes de modèle plus anciens et donc moins chers.

Les stocks d’anciens iPhone sont donc envoyés à l’étranger — par exemple à Hong-Kong — pour y être écoulés. Au lieu d’être revendus à des détaillants japonais qui sont prêts à les récupérer.

Par ce moyen, ce trio s’épargnerait une concurrence sur les prix et il serait parvenu à contrôler 90 % du marché du mobile. Sachant que l’iPhone s’arroge quasiment la moitié des ventes des téléphones dans le pays.

Ces opérateurs achèteraient également des iPhone en gros afin de les revendre ensuite, associés à leurs forfaits, à des prix plus attractifs que la moyenne. Reuters cite l’exemple des iPhone 7 et des Galaxy S7 Edge où le premier coûte sensiblement moins cher que le second (38 232 yens avec un forfait sur deux ans contre 54 432 yens pour le Samsung).

Apple n’était pas citée dans le rapport de cet été, mais d’après des sources de l’agence, elle pourrait bien être dans le collimateur du régulateur japonais. Avec le risque pour le groupe américain de devoir renégocier ses contrats de distribution, et pour les opérateurs de devoir composer avec une nouvelle concurrence. Les trois opérateurs ont assuré vouloir coopérer avec les autorités, récusant toutes pratiques illégales. Quant à Apple, sollicitée par Reuters, elle s'est bornée à donner une URL renvoyant vers une page expliquant sa contribution à la création d'emplois au Japon, au travers de ses produits et plateformes logicielles.

Il y a quelques jours, Apple au travers de sa filiale iTunes au Japon, a été condamnée à verser 12 milliards de yens (104 millions d’euros) pour régulariser sa situation fiscale.

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