Depuis 2008, Apple aide le FBI à déverrouiller les iPhone

Mickaël Bazoge |

Par le passé, Apple a aidé le FBI à obtenir des informations confidentielles stockées dans ses iPhone. Et cela a commencé dès 2008, soit un an après la commercialisation du tout premier modèle. Le Wall Street Journal rapporte l’histoire du déblocage d’un iPhone ayant appartenu à Amanda et Christopher Jansen, habitant à Watertown (New York), condamnés pour des faits d’abus sexuels sur mineurs (un des cas les plus horribles auquel le FBI a été confronté, précise le WSJ).

Les enquêteurs ont été saisis de cette affaire en décembre 2008. En possession de l’iPhone du couple, ils ont consulté Apple afin de déverrouiller l’appareil, mais le constructeur a d’abord voulu obtenir un mandat de la justice avant de procéder à l’opération. La Pomme se montrait très coopérative à l’époque : un des avocats de l’entreprise a même fourni au Department of Justice les éléments de langage à utiliser pour rédiger la requête juridique.

Dans cette affaire, la justice a, pour la première fois touchant un iPhone (selon les protagonistes de cette histoire), fait usage de l’All Writs Act, cette disposition ancienne du droit fédéral américain qui oblige les entreprises (dont les produits sont connectés à une enquête) à épauler les forces de l’ordre. C’est au passage ce même All Writs Act qui était au cœur de la dispute entre le FBI et Apple dans l’affaire de la tuerie de San Bernardino.

Une fois le mandat en poche, un enquêteur new yorkais s’est envolé vers la Californie pour l’opération de déblocage de l’iPhone, réalisée par des ingénieurs d’Apple qui sont parvenus à contourner le code de verrouillage. Les preuves contenues dans l’appareil ont aidé à faire condamner les Jansen à vie. À l’époque, ce dossier n’avait soulevé aucune vague, mais depuis 2013 et les révélations d’Edward Snowden, les relations entre les entreprises IT et les autorités se sont tendues et en 2014, Apple décidait de resserrer fortement la sécurité des données dans iOS. À un point tel que l’entreprise elle-même rencontre de sérieuses difficultés pour se plier à l’All Writs Act, et cela ne va pas aller en s’arrangeant : Apple veut maintenant cadenasser le nuage d’iCloud (lire : Apple envisage de chiffrer toutes les données stockées sur iCloud).

Pour accéder aux informations de l’iPhone 5c du tueur de San Bernardino, le FBI a fini par utiliser une méthode tierce, sans doute fournie par Cellebrite, mais qui n’est d’aucun secours pour les smartphones dotés de Touch ID (lire : L'outil du FBI ne marche qu'avec les anciens iPhone).

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