San Bernardino : des victimes se positionnent par rapport à Apple

Florian Innocente |

C’est au tour des victimes de la fusillade de San Bernardino de prendre position pour ou contre la décision d’Apple. 14 personnes avaient été abattues le 2 décembre dernier et 22 autres blessées par Syed Rizwan Farook et son épouse Tashfeen Malik. Tous les deux ont trouvé la mort pendant leur fuite, lors d’un affrontement avec les forces de l’ordre. C’est l’iPhone (professionnel) du mari qui est au centre de cette affaire.

Le 2 décembre 2015, le véhicule des deux assaillants abattus, entouré par des forces d'intervention

Carole Adams, la mère de Robert Adams, 40 ans, tué ce jour là, a expliqué au New York Post qu’elle se rangeait à la décision d’Apple. De son point de vue, le droit pour chacun au respect de sa vie privée dépasse largement le seul cadre de cette affaire.

Est-ce que ce n'est pas cela qui nous différencie du communisme ? Le fait que nous ayons droit à une vie privée. Je pense qu'Apple est absolument dans son droit de vouloir protéger la vie privée de tous les américains. C'est la première des choses qui fait de l'Amérique ce qu'elle est, que nous ayons une constitution qui nous donne droit au respect de la vie privée, de porter des armes et le droit de voter.

À l’inverse, d’autres familles de victimes semblent prêtes à se ranger du côté du gouvernement. Stephen Larson, ancien juge fédéral et désormais avocat, va défendre les intérêts de quelques-unes de ces personnes, explique Reuters. À ce stade, ni leur nombre ni leur identité n’a été dévoilée. « Elles ont été la cible de terroristes, et elles veulent savoir pourquoi, comment cela a pu arriver », a déclaré l’avocat.

Il semble se préparer une offensive médiatique puisque Stephen Larson affirme les défendre gratuitement mais il précise qu’il a été contacté à cet effet, il y a une semaine, avant que Tim Cook ne publie sa lettre, par les procureurs locaux et le Département de la Justice. S’assurer le renfort de certaines des victimes ou familles de victimes de cette fusillade peut donner un poids supplémentaire — ne serait-ce que moral — aux arguments des autorités.

Hier, le FBI a réitéré sa demande d’assistance à Apple. L’agence a confirmé qu’elle avait bien demandé le 6 décembre, au Comté de San Bernardino (employeur de Syed Rizwan Farook et propriétaire de l’iPhone 5c), de réinitialiser le mot de passe iCloud configuré sur ce téléphone.

Une manipulation malheureuse qui a eu pour effet d’empêcher au téléphone d’effectuer sa sauvegarde iCloud automatique (s’il avait été par exemple branché près d’une borne Wi-Fi connue de ses réglages). La dernière sauvegarde iCloud en la possession d’Apple, et qu’elle a pu transmettre au FBI, datait du 19 octobre. Le FBI insiste sur le fait qu’il veut avant tout un accès au contenu stocké en local sur le téléphone, susceptible de contenir plus d’informations que n’en aurait une sauvegarde iCloud.

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