AAPL : soupçon de délit d’initié après le message de Tim Cook sur la Chine

Mickaël Bazoge |

La tempête qui s’est abattue sur les Bourses du monde entier hier n’a pas épargné les valeurs technologiques. Elles ont même particulièrement souffert en ce lundi noir : Amazon a perdu plus de 6%, Tesla 5%, Facebook 4,6%, Microsoft et Google plus de 3%… Twitter, déjà dans la panade depuis plusieurs jours, a accusé une baisse relativement limitée de 2,3%. Comme les autres entreprises du secteur, l’action d’Apple en a bavé… mais a limité les dégâts.

Pourtant, au vu de l’exposition d’Apple au marché chinois (qui a représenté 27% des revenus du constructeur au second trimestre), on aurait pu s’attendre à un carnage, ce d’autant qu’avant l’ouverture du Dow Jones, AAPL flanchait de plus de 11%.

Tim Cook a cependant eu l’heureuse idée d’écrire à Jim Cramer, bouillonnant présentateur d’un show TV consacré à la Bourse, dans laquelle le CEO d’Apple expliquait que les performances d’Apple en Chine depuis le mois de juillet étaient excellentes, et que les perspectives sur le long terme s’annonçaient très bonnes (lire : En pleine tempête boursière, Tim Cook se veut rassurant sur la Chine).

Cette communication inattendue a permis à l’action du groupe de ne pas sombrer : finalement, AAPL n’a perdu « que » 2,6%, tandis qu’hors cotation, elle se reprend sérieusement avec un solide +4,6% (à confirmer évidemment à l’ouverture du Dow). Ce courrier a cependant levé quelques suspicions de délits d’initiés. Tim Cook a-t-il enfreint les règles ?

Cet e-mail aurait en effet dû être publié publiquement en même temps qu’il était envoyé à Jim Cramer : AAPL étant une société cotée, tous les actionnaires doivent bénéficier de la même information en même temps, au risque sinon de permettre à des initiés de profiter indument de ladite information — c’est encore plus le cas quand il s’agit d’une communication financière d’un PDG à même de provoquer des mouvements d’importance sur le cours de Bourse de l’entreprise.

Le message a d’ailleurs été rendu public rapidement après son envoi. Mais le mal est fait et d’après l’avocat Bill Singer, la SEC — le gendarme de la Bourse US — pourrait lancer une enquête sur cette affaire et « penser qu’il s’agit d’une infraction à la législation ». Il reste à voir quelles seraient les pénalités demandées, si tel était le cas.

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