Projet Tango : PrimeSense danse avec Google

Mickaël Bazoge |

Fin février, Google dévoilait un nouveau projet baptisé Tango. Rien à voir avec la danse : sous cet étrange nom de baptême se cache un smartphone capable de reproduire l'environnement immédiat en 3D. Ce prodige est rendu possible grâce à la puce Myriad 1, une technologie développée par Movidius qui avec ses 250 000 relevés tridimensionnels par seconde, peut modéliser une carte de la pièce où on se trouve (lire : Project Tango : le smartphone de Google qui voit en 3D). L'enjeu ici est de marquer son territoire en matière de cartographie intérieure, un secteur à défricher et auquel tous les constructeurs s'intéressent.

Tango, dont les 200 unités de test ont été livrées à une poignée de développeurs début mars, n'est pas tout à fait étranger à Apple. Un démontage du prototype réalisé par iFixit montre que le terminal utilise un SoC PrimeSense, à savoir le Capri PS1200. De fait, le Tango est un des premiers appareils à tirer parti de cette nouvelle puce.

Le Capri PS1200 de PrimeSense au coeur du Tango.

Or, PrimeSense a été racheté fin novembre par Apple (lire : Acquisition de PrimeSense : que prépare Apple ?). Cette société est spécialisée dans la reconnaissance des mouvements dans l'espace, une technologie utilisée par Microsoft dans son Kinect (mais c'était avant l'acquisition de PrimeSense par Apple). Si l'interprétation des mouvements pourrait effectivement faire son apparition dans la future génération de l'Apple TV (lire : Apple TV 2014 : du mouvement dans le canapé), il est aussi fort possible qu'Apple veuille utiliser la puce Capri pour ses fonctions de modélisation 3D de l'environnement.

En mai dernier, Google faisait d'ailleurs la démonstration des capacités du System on Chip de PrimeSense, sur une tablette Nexus 10 (voir la démonstration ci-dessus). Le moteur de recherche a donc de la suite dans les idées, et visiblement le rachat de la société par Apple ne l'a pas arrêté au moment de lancer Tango. On imagine mal Cupertino accepter de licencier une technologie aussi sensible à un concurrent redoutable, à moins qu'il s'agisse d'un contrat antérieur à l'acquisition, auquel cas PrimeSense n'a pas eu d'autre choix que de l'honorer.

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