Sparrow : une affaire « rentable » qui disparaît

Florian Innocente |


Sparrow ne s'est pas jeté dans les bras de Google pour se sortir d'une situation financière délicate. C'était l'une des hypothèses qui circulaient sur Internet à la suite de cette acquisition, mais c'en est une que l'un des principaux soutiens de cette équipe a réfutée.

« Sparrow était une société très profitable… mais je ne commenterai pas le prix. Google ne veut pas » écrivait hier soir Jérémie Berrebi sur son Twitter. Il est avec Xavier Niel le fondateur de Kima, un fonds d'amorçage pour start-up, qui a soutenu Sparrow dès la fin 2010 et en était le principal investisseur. En avril 2011, Jeremi Berrebi nous disait avoir engagé 200 000€ dans cette aventure (lire Interview : Sparrow et ses investisseurs).

Le montant mis sur la table par Google est inconnu. Une source de The Verge évoquait un chiffre inférieur à 25 millions de dollars (20,5 millions d'euros). Quelle que soit la valeur exacte, l'investisseur ne cache pas que le retour sur investissement a été très rentable :



Au travers d'une déclaration succincte sur le site de Kima, ces deux investisseurs rejettent l'idée qu'il s'agissait simplement de faire un coup financier dans les meilleurs délais « Il est impossible de monter une grande et belle société lorsque vous essayez de revendre à toute vitesse ».



Une réponse à un jugement émis sur Twitter qui renvoyait vers un passage de la biographie de Steve Jobs « Je déteste lorsque des gens s'autoproclament "entrepreneurs" alors que ce qu'ils essaient d'abord de faire c'est de lancer une startup et la vendre ou l'introduire en bourse, de manière à empocher l'argent et passer à autre chose. Ils n'ont aucune intention de faire ce qui est nécessaire pour monter une vraie entreprise ».

Pour resituer Sparrow, lorsqu'on consulte les statuts de cette entreprise, on voit que cette société par actions simplifiée a été immatriculée en novembre 2010 et que son capital est de 13 534€. Elle avait comme président Dominique Leca qui s'occupait de sa communication, et comme Directeur Général Viet DINH, le développeur original du logiciel. Ce capital a été divisé en actions d'une valeur de dix centimes d'euros chacune.

En janvier dernier (alors que la version iOS n'existait pas encore), la valeur de l'application Mac, du site associé et des noms de domaine, était évaluée à 9 000€, apportés à parts égales par chacun des deux responsables de la société.

Trois augmentations de capital ont eu lieu entre la date de constitution de la société et mars dernier. L'une d'entre elles a vu l'entrée de John Maeda, designer, auteur et président du Rhode Island School of Design, qui s'est vu attribuer 278 nouvelles actions.

Quant aux coulisses de cette acquisition, Jérémie Berrebi toujours, observe que personne ne l'a encore expliquée telle qu'elle s'est véritablement passée. Difficile sachant qu'aucun des membres de l'équipe ne souhaite s'étendre sur le sujet. Dommage, car il y aurait à dire, sachant que l'on a d'un côté le renoncement à faire évoluer plus en avant ce logiciel qui après le Mac et l'iPhone arrivait sur iPad et de l'autre, l'affirmation maintes fois répétée que cette société allait bien et se développait.


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