Trucs et astuces du design made in Apple

Florian Innocente |
Par quelle magie Apple réussit-elle à créer des produits qui font saliver des mlllions de clients et agacent des concurrents pour certains plusieurs fois plus gros et plus riches qu'elle ? A cette question Micheal Lopp a donné quelques réponses. Ancien de l'équipe qui développa la première version de Netscape il est Senior Engineering Manager chez Apple et BusinessWeek a rapporté ses propos tenus lors d'une récente conférence.

"De très bonnes idées emballées dans d'autres très bonnes idées" a résumé Lopp, décrivant une sorte de poupée russe parfaite : un bon logiciel, dans un beau matériel dans un joli emballage.

Des maquettes au pixel près
Cela demande énormément de travail et c'est affreusement long, mais "ça supprime toute ambiguïté ". Toute cette énergie dépensée en amont c'est du temps qui ne sera pas perdu ensuite pour corriger des erreurs (ndr : comme les piles dans Leopard… ?).

10 puis 3 puis 1
Pour chacune des nouvelles fonctions, les designer réalisent 10 maquettes complètement différentes "et non pas sept de manière à en avoir 3 bonnes comme cela semble être la norme ailleurs". Ils travaillent sans contraintes sur ces 10 idées, puis ils les ramènent à 3 et enfin ils ne gardent que la plus forte.

Des doubles réunions
Chaque semaine les équipes ont deux réunions. Dans la première les réflexions et les idées ne sont bridées par aucune contrainte. Le mot d'ordre est "soyez fous". Puis ils tiennent une seconde réunion orientée production. Là les designers et les ingénieurs doivent analyser chaque idée dans les moindres détails, pour voir dans quelle mesure une idée folle peut véritablement fonctionner. Ce processus de réflexion continue pendant tout le développement du produit avec toutefois, au fur et à mesure de son avancée, plus d'importance accordée à la seconde réunion.

Les concours de poney
Les responsables d'équipes expriment ce qu'ils attendent d'une nouvelle application "Je veux qu'elle soit WYSIWYG… je veux qu'elle supporte les principaux navigateurs web… je veux qu'elle reflète l'esprit de la société" ou comme le traduit Michael Lopp, "Je veux un poney !, et qui ne voudrait pas d'un poney, c'est très beau un poney !". Le problème c'est que ces personnes expriment ce qu'elles croient vouloir. Et même si elles sont sur le mauvais chemin, elles signent les chèques et leur avis ne peut pas être ignoré.

La solution c'est de prendre les meilleures idées proposées pendant les doubles réunions et de les soumettre aux responsables. Il choisiront alors celles qui seront, en quelque sorte, leur poney. De cette manière, ces poneys se transforment en quelque chose de réalisable. Et les huiles de la société qui ont envie - et ont le droit - de savoir ce qui se trame dans leurs équipes sont ainsi associées aux réflexions. En faisant cela, on s'assure qu'on ne se retrouvera pas avec une mauvaise surprise au bout du compte.
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