L'an dernier, à la même époque, la rumeur iPhone battait son plein. Cette fois, les attentes convergent sur un ultra-portable, un ordinateur pratique et léger, embarquant les dernières technologies à la mode. Que nous promet-on depuis des mois ? Que propose déjà la concurrence ? Le temps est venu de faire le point.
Deux ans de rumeurs
Les observateurs ont horreur du vide. Lorsqu'Apple remplace début 2006 les PowerBook par les MacBook Pro, elle oublie au passage de donner un successeur que PowerBook 12 pouces qui, aussi petit qu'un iBook, mieux équipé mais bien plus cher, avait ses amateurs. Après quelques mois plutôt calmes, la machine à rumeurs s'emballe vite. C'est sûr, Apple planche sur un remplaçant du PowerBook 12 pouces, qui prendrait la forme d'un portable plus compact que le MacBook Pro.
Benjamin Reitze est parmi les premiers à se lancer. Cet analyste d'UBS Investment Research annonce dès juin 2006 la sortie d'un ultra-portable pour l'année suivante (c'est donc raté), pas plus tard que lors du Macworld de San Francisco qui a vu la présentation de l'iPhone et où les Mac ont été totalement absents. Pour appuyer ses dires, il explique que ce nouveau portable embarquera de la mémoire Flash de type NAND, couplée ou non à un disque dur classique.
Portée par les démonstrations techniques d'Intel, l'idée fait son chemin. À l'époque, l'ajout de mémoire Flash pour accélérer le démarrage est une promesse de la future plate-forme Santa Rosa, attendue pour le début 2007. On disserte alors sur la technologie Robson, devenue l'Intel Turbo Memory que DigiTimes voyait bien, dès janvier 2006 dans les portables d'Apple. Encore raté. Ce n'était d'ailleurs pas forcément une bonne idée. Depuis, plus plusieurs fabricants, parmi lesquels HP, ont déchanté.
Les rumeurs sont pourtant relancées il y a un an. Le 4 décembre, MacScoop annonce qu'il a eu vent, par des sources particulièrement fiables (on peut en juger avec un peu de recul), du développement chez Apple d'un MacBook Pro ultra-portable, entré dans sa phase finale, pour une sortie "pas avant février 2007". Le site avait déjà formulé cette hypothèse en mars, mais cette fois, il a de la matière. Un prix de 1700 à 1800 dollars, un lecteur optique, une compacité inégalée parmi les PC, avec son écran de 12 pouces wide.
Titillé, le rival MacOSRumors se réveille le 20 novembre 2006. Le "MacBook Thin" (un nom de code) devrait être annoncé environ six semaines plus tard, après Macworld, pour une commercialisation débutant dans trois mois. Avec écran 12 pouces wide, Core 2 Duo à 2,16 et 2,33 GHz, 1 Go de mémoire et, on apprécie la détail, 6,5 à 8 heures d'autonomie (du temps du MacBook Pro, l'autonomie n'avait été dévoilée qu'après la présentation...).
Seulement, là non plus, rien ne vient. En février 2007, AppleInsider s'en mêle et "confirme" pourtant le développement d'un petit MacBook Pro. Maniant la comparaison avec le PowerBook 2400, le site évoque une sortie autour de la WWDC, c'est-à-dire mi 2007, d'un ordinateur portable qui troquerait son lecteur optique pour de la mémoire Flash NAND. L'occasion de percer à nouveau sur le marché japonais, adepte de ces machines plus compactes, écrit AppleInsider.
Le mois suivant, c'est au tour d'un analyste de jouer de la boule de cristal. Interrogé par Reuters, Shaw Wu, de American Technology Research, évoque l'arrivée d'un portable à mémoire Flash pour la deuxième moitié 2007. AppleInsider se place alors dans sa roue et se dédit. Finalement, l'ultra-portable ne pourrait arriver qu'à la fin de l'année 2007, voire en janvier 2008, lors du prochain Macworld. La faute aux ingénieurs d'Apple. AppleInsider se mouille pourtant et détaille une partie de la configuration. Ce qui donne un écran LED de 13 pouces (c'est nouveau), pas de lecteur optique et de la mémoire Flash NAND. Mais ni le prix, ni l'autonomie, ni l'architecture ne sont précisés.
En juillet, convaincu de détenir des sources fiables, MacScoop remet ça. Le MacBook Pro ultra-portable embarquera de 12 pouces, aura un lecteur optique (ou pas), pèsera moins de 1,4 kilo pour 1,5 à 1,7 cm d'épaisseur. La date de sortie reste vague (tiens donc), mais les "sources" assurent toujours que le nouveau portable sortira avant la fin de l'année.
Durant l'été, un brevet vient sortir les férus de rumeurs de leur torpeur. Déposé par Apple le 17 avril, il porte sur un boîtier servant d'interface entre les câble et les connecteurs miniaturisés d'un ordinateur trop fin pour les accueillir en temps normal. Le port Ethernet, notamment, empêcherait Apple d'affiner portable comme elle l'entend. Et on voudrait nous faire croire qu'Apple ne préparerait pas d'ultra-portable ?
Tout s'emballe en novembre. À deux mois du Macworld, AppleInsider se fait plus précis et évoque un portable doté d'un écran de 13 pouces avec un écran LED, moitié plus léger qu'un MacBook Pro de 15 pouces, sans disque optique. Seulement, on ne sait alors plus très bien s'il s'agira d'un MacBook Pro ou simplement d'un MacBook en alu déjà évoqué en septembre, et qui aurait été entr'aperçu à Cupertino. Ce fameux écran LED, d'ailleurs, serait précisément de 13,3 pouces indique DigiTimes, à peine démonté par ses prévisions précédentes approximatives.
En résumé, et c'est l'incontournable Gene Munster, analyste chez Piper Jaffray, qui s'y colle, il y a 85% de chances qu'un Mac ultra-portable soit dévoilé lors du Macworld. Avec un écran de 11 à 13 pouces, un stockage en Flash, et un prix judicieusement situé entre le MacBook et le MacBook Pro. Un positionnement confirmé dernièrement par Jim Goldman de CNBC et Mobile Magazine.
Parmi quelques autres évidences, citons aussi une iSight, du WiFi, du Bluetooth, un adaptateur MagSafe et Leopard. Et, en bonus, puisqu'Apple est dans une ère tactile, un trackpad plus large, comme le laisse augurer un autre brevet révélé dernièrement. L'ensemble, sans trop d'imagination formelle, aboutirait à l'ordinateur présenté sur la droite de l'image ci-dessus, dont la source est largement incertaine.
Apple pourrait toutefois se montrer plus radicale en décalant la sortie de cet ordinateur pour y intégrer Silverthorne. L'ultra-portable Mac, qui dans ce cas s'apparenterait à MacBook mini, plus petit mais moins véloce, serait alors disponible uniquement en pré-commande à l'issue de Macworld Expo, selon Business Week. Dans ce cas, l'ordinateur pourrait être intégralement tactile - on parlerait alors d'un MacBook touch - et se glisser dans une station d'accueil comme un PowerBook Duo Dock. Ces rumeurs s'apprêtent-elles à trouver leurs terme ? Réponse dès la semaine prochaine.
La concurrence
Les ultra-portables, sur PC, on connaît. Par ultra-portables, on entend généralement des ordinateurs de moins de 2 kg, avec des écrans inférieurs à 13 pouces. Sony s'en est fait une spécialité, avec sa gamme VAIO TZ, qui affiche 1,19 kg sur la balance, grâce à un écran de 11,1 pouces "ultra-fin" à rétro-éclairage LED et un processeur Core 2 Duo basse consommation à 1,06 ou 1,2 GHz. Le tout pour... 1999 à 2799 euros, avec disque dur jusqu'à 100 Go et un graveur de DVD. Pour avoir encore plus portable, il faut faire un tour chez Toshiba, dont le Portege R500 n'affiche que 979 grammes.
Ce marché s'apprête pourtant à être chamboulé grâce à un nouveau composant, déjà évoqué par les nombreuses "sources fiables" citées plus haut : le stockage SSD (solid state disk). Cette mémoire, comme nous le détaillons récemment, constitue l'avenir des ordinateurs portables. Elle est ainsi une pièce maîtresse de Metro, un prototype de PC conçu par Intel pour donner de bonnes idées à ses clients. D'après des analystes, elle devrait aussi animer 60% des nouveaux portables en 2010. Plus légère qu'un disque dur, plus rapide en lecture (le démarrage en est accéléré), plus silencieuse, moins gourmande en énergie, des capacités en net progrès (chez Toshiba, les 128 Go doivent être atteint le mois prochain), la mémoire SSD a tout pour plaire... sauf le prix.
Le SSD reste en effet cher. Samsung propose par exemple des disques SSD de 32 ou 64 Go dans les portables Dell, pour un surcoût de 650 ou 1049 dollars, tandis qu'un modèle de 128 Go vient d'être dévoilé au CES. Le Portege 500 de Toshiba avec disque SSD de 64 Go perd 200 grammes et son lecteur optique mais gagne 1000 euros, soit une facture de 2750 euros minimum. Pour rester mesuré, on peut toujours se tourner vers l'Asus Eee PC 701, qui connaît un franc succès. Mais il est plutôt limité, avec son écran de 7 pouces et ses 4 Go de stockage. Bref, tout reste encore à écrire. Une situation qu'apprécie particulièrement Apple.
Et vous ?
Qu'attendez-vous d'un ultra-portable Mac ? Quelle serait votre configuration idéale ? Dites-le nous dans les réactions à cet article.
Deux ans de rumeurs
Les observateurs ont horreur du vide. Lorsqu'Apple remplace début 2006 les PowerBook par les MacBook Pro, elle oublie au passage de donner un successeur que PowerBook 12 pouces qui, aussi petit qu'un iBook, mieux équipé mais bien plus cher, avait ses amateurs. Après quelques mois plutôt calmes, la machine à rumeurs s'emballe vite. C'est sûr, Apple planche sur un remplaçant du PowerBook 12 pouces, qui prendrait la forme d'un portable plus compact que le MacBook Pro.
Benjamin Reitze est parmi les premiers à se lancer. Cet analyste d'UBS Investment Research annonce dès juin 2006 la sortie d'un ultra-portable pour l'année suivante (c'est donc raté), pas plus tard que lors du Macworld de San Francisco qui a vu la présentation de l'iPhone et où les Mac ont été totalement absents. Pour appuyer ses dires, il explique que ce nouveau portable embarquera de la mémoire Flash de type NAND, couplée ou non à un disque dur classique.
Portée par les démonstrations techniques d'Intel, l'idée fait son chemin. À l'époque, l'ajout de mémoire Flash pour accélérer le démarrage est une promesse de la future plate-forme Santa Rosa, attendue pour le début 2007. On disserte alors sur la technologie Robson, devenue l'Intel Turbo Memory que DigiTimes voyait bien, dès janvier 2006 dans les portables d'Apple. Encore raté. Ce n'était d'ailleurs pas forcément une bonne idée. Depuis, plus plusieurs fabricants, parmi lesquels HP, ont déchanté.
Les rumeurs sont pourtant relancées il y a un an. Le 4 décembre, MacScoop annonce qu'il a eu vent, par des sources particulièrement fiables (on peut en juger avec un peu de recul), du développement chez Apple d'un MacBook Pro ultra-portable, entré dans sa phase finale, pour une sortie "pas avant février 2007". Le site avait déjà formulé cette hypothèse en mars, mais cette fois, il a de la matière. Un prix de 1700 à 1800 dollars, un lecteur optique, une compacité inégalée parmi les PC, avec son écran de 12 pouces wide.
Titillé, le rival MacOSRumors se réveille le 20 novembre 2006. Le "MacBook Thin" (un nom de code) devrait être annoncé environ six semaines plus tard, après Macworld, pour une commercialisation débutant dans trois mois. Avec écran 12 pouces wide, Core 2 Duo à 2,16 et 2,33 GHz, 1 Go de mémoire et, on apprécie la détail, 6,5 à 8 heures d'autonomie (du temps du MacBook Pro, l'autonomie n'avait été dévoilée qu'après la présentation...).
Seulement, là non plus, rien ne vient. En février 2007, AppleInsider s'en mêle et "confirme" pourtant le développement d'un petit MacBook Pro. Maniant la comparaison avec le PowerBook 2400, le site évoque une sortie autour de la WWDC, c'est-à-dire mi 2007, d'un ordinateur portable qui troquerait son lecteur optique pour de la mémoire Flash NAND. L'occasion de percer à nouveau sur le marché japonais, adepte de ces machines plus compactes, écrit AppleInsider.
Le mois suivant, c'est au tour d'un analyste de jouer de la boule de cristal. Interrogé par Reuters, Shaw Wu, de American Technology Research, évoque l'arrivée d'un portable à mémoire Flash pour la deuxième moitié 2007. AppleInsider se place alors dans sa roue et se dédit. Finalement, l'ultra-portable ne pourrait arriver qu'à la fin de l'année 2007, voire en janvier 2008, lors du prochain Macworld. La faute aux ingénieurs d'Apple. AppleInsider se mouille pourtant et détaille une partie de la configuration. Ce qui donne un écran LED de 13 pouces (c'est nouveau), pas de lecteur optique et de la mémoire Flash NAND. Mais ni le prix, ni l'autonomie, ni l'architecture ne sont précisés.
En juillet, convaincu de détenir des sources fiables, MacScoop remet ça. Le MacBook Pro ultra-portable embarquera de 12 pouces, aura un lecteur optique (ou pas), pèsera moins de 1,4 kilo pour 1,5 à 1,7 cm d'épaisseur. La date de sortie reste vague (tiens donc), mais les "sources" assurent toujours que le nouveau portable sortira avant la fin de l'année.
Durant l'été, un brevet vient sortir les férus de rumeurs de leur torpeur. Déposé par Apple le 17 avril, il porte sur un boîtier servant d'interface entre les câble et les connecteurs miniaturisés d'un ordinateur trop fin pour les accueillir en temps normal. Le port Ethernet, notamment, empêcherait Apple d'affiner portable comme elle l'entend. Et on voudrait nous faire croire qu'Apple ne préparerait pas d'ultra-portable ?
Tout s'emballe en novembre. À deux mois du Macworld, AppleInsider se fait plus précis et évoque un portable doté d'un écran de 13 pouces avec un écran LED, moitié plus léger qu'un MacBook Pro de 15 pouces, sans disque optique. Seulement, on ne sait alors plus très bien s'il s'agira d'un MacBook Pro ou simplement d'un MacBook en alu déjà évoqué en septembre, et qui aurait été entr'aperçu à Cupertino. Ce fameux écran LED, d'ailleurs, serait précisément de 13,3 pouces indique DigiTimes, à peine démonté par ses prévisions précédentes approximatives.
En résumé, et c'est l'incontournable Gene Munster, analyste chez Piper Jaffray, qui s'y colle, il y a 85% de chances qu'un Mac ultra-portable soit dévoilé lors du Macworld. Avec un écran de 11 à 13 pouces, un stockage en Flash, et un prix judicieusement situé entre le MacBook et le MacBook Pro. Un positionnement confirmé dernièrement par Jim Goldman de CNBC et Mobile Magazine.
Parmi quelques autres évidences, citons aussi une iSight, du WiFi, du Bluetooth, un adaptateur MagSafe et Leopard. Et, en bonus, puisqu'Apple est dans une ère tactile, un trackpad plus large, comme le laisse augurer un autre brevet révélé dernièrement. L'ensemble, sans trop d'imagination formelle, aboutirait à l'ordinateur présenté sur la droite de l'image ci-dessus, dont la source est largement incertaine.
Apple pourrait toutefois se montrer plus radicale en décalant la sortie de cet ordinateur pour y intégrer Silverthorne. L'ultra-portable Mac, qui dans ce cas s'apparenterait à MacBook mini, plus petit mais moins véloce, serait alors disponible uniquement en pré-commande à l'issue de Macworld Expo, selon Business Week. Dans ce cas, l'ordinateur pourrait être intégralement tactile - on parlerait alors d'un MacBook touch - et se glisser dans une station d'accueil comme un PowerBook Duo Dock. Ces rumeurs s'apprêtent-elles à trouver leurs terme ? Réponse dès la semaine prochaine.
La concurrence
Les ultra-portables, sur PC, on connaît. Par ultra-portables, on entend généralement des ordinateurs de moins de 2 kg, avec des écrans inférieurs à 13 pouces. Sony s'en est fait une spécialité, avec sa gamme VAIO TZ, qui affiche 1,19 kg sur la balance, grâce à un écran de 11,1 pouces "ultra-fin" à rétro-éclairage LED et un processeur Core 2 Duo basse consommation à 1,06 ou 1,2 GHz. Le tout pour... 1999 à 2799 euros, avec disque dur jusqu'à 100 Go et un graveur de DVD. Pour avoir encore plus portable, il faut faire un tour chez Toshiba, dont le Portege R500 n'affiche que 979 grammes.
Ce marché s'apprête pourtant à être chamboulé grâce à un nouveau composant, déjà évoqué par les nombreuses "sources fiables" citées plus haut : le stockage SSD (solid state disk). Cette mémoire, comme nous le détaillons récemment, constitue l'avenir des ordinateurs portables. Elle est ainsi une pièce maîtresse de Metro, un prototype de PC conçu par Intel pour donner de bonnes idées à ses clients. D'après des analystes, elle devrait aussi animer 60% des nouveaux portables en 2010. Plus légère qu'un disque dur, plus rapide en lecture (le démarrage en est accéléré), plus silencieuse, moins gourmande en énergie, des capacités en net progrès (chez Toshiba, les 128 Go doivent être atteint le mois prochain), la mémoire SSD a tout pour plaire... sauf le prix.
Le SSD reste en effet cher. Samsung propose par exemple des disques SSD de 32 ou 64 Go dans les portables Dell, pour un surcoût de 650 ou 1049 dollars, tandis qu'un modèle de 128 Go vient d'être dévoilé au CES. Le Portege 500 de Toshiba avec disque SSD de 64 Go perd 200 grammes et son lecteur optique mais gagne 1000 euros, soit une facture de 2750 euros minimum. Pour rester mesuré, on peut toujours se tourner vers l'Asus Eee PC 701, qui connaît un franc succès. Mais il est plutôt limité, avec son écran de 7 pouces et ses 4 Go de stockage. Bref, tout reste encore à écrire. Une situation qu'apprécie particulièrement Apple.
Et vous ?
Qu'attendez-vous d'un ultra-portable Mac ? Quelle serait votre configuration idéale ? Dites-le nous dans les réactions à cet article.