Des nouvelles de Virtual PC

La redaction |
Microsoft a bien du mal à trouver un successeur à Virtual PC. Conçu à l'origine pour émuler Windows sur Mac, aujourd'hui disponible uniquement pour PC sous forme d'une solution de virtualisation, ce logiciel est dans l'impasse. La nouvelle version, connue sous le nom de code Viridian accumule les retards et les déboires. Sur son blog, le responsable de la virtualisation chez Microsoft, Mike Neil, révélait la semaine dernière que les ambitions de Viridian seraient revues à la baisse. L'ambitieux outil de "live migration", qui permet de transférer facilement une machine virtuelle entre serveurs physiques, est abandonné, en même temps que l'ajout à la volée de matériels.

Dans le monde Mac, Mike Neil n'est pas un inconnu. Ancien d'Apple, il était vice-président de Connectix jusqu'au rachat de la société par Microsoft, en 2003. Quatre ans plus tard, la version Mac de Virtual PC a été abandonnée, conséquence du passage aux processeurs Intel qui a vu émerger de nouveaux concurrents, bien plus modernes et performants, comme Parallels. La version PC distribuée depuis peu gratuitement permet seulement de lancer plusieurs systèmes Windows simultanément. Microsoft en commercialise cependant toujours une déclinaison payante, mais pour les serveurs, Virtual Server. C'est ce logiciel que Viridian est chargé de remplacer.

La sortie de Viridian doit intervenir au plus tard trois mois après celle de la déclinaison serveur de Windows Vista. D'où le choix de rogner sur ses fonctionnalités. Cet empressement éclaire la compétition qui s'annonce dans ce domaine, où Microsoft est nettement distancé par le numéro un mondial VMware et par le trublion Open Source Xen. L'enjeu est de taille. D'après une étude de Gartner publiée aussi la semaine dernière, la virtualisation deviendra la technologie la plus importante en 2010 dans les infrastructures informatiques. Avec ce procédé, les ordinateurs peuvent notamment être utilisés au maximum de leurs capacités, en faisant fonctionner plusieurs systèmes hétérogènes en parallèle. En 2009, il pourrait y avoir plus de 4 millions de machines virtuelles dans le monde, contre 540.000 en 2006.

Mais la virtualisation touchera aussi les postes clients. En entreprise, le procédé peut servir à isoler plusieurs environnements de travail pour protéger les postes des attaques virales. La toute dernière plate-forme d'Intel pour les ordinateurs portables, Centrino Pro, intègre d'ailleurs des outils censés faciliter la virtualisation. Hors de l'entreprise, l'intérêt de la virtualisation paraît toutefois encore limité... sauf sur Mac. Grâce à ce procédé, des applications Windows peuvent être lancées sans quitter Mac OS X. Apple ne l'ignore pas. Tout en préférant le "dual boot" de Boot Camp, elle n'hésite pas à promouvoir activement Parallels sur son site, dans ses magasins et ses campagnes publicitaires. En un an, le logiciel s'est considérablement amélioré. Signe de cet engouement, le distributeur américain Tech Data vient de décider de distribuer des Macintosh équipés de Parallels et de Windows XP.
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